Réouverture des terrasses : 2700 offres d'emploi dans les Hauts-de-France dans le secteur de l'hôtellerie-restauration

Le 19 mai les terrasses des restaurants et des bars vont pouvoir rouvrir après des mois de fermeture. Le compte à rebours est donc lancé. Dans les Hauts-de-France, les professionnels du secteur avec Pole emploi veulent recruter des milliers de serveurs et cuisiniers.

À Cayeux-sur-Mer, le Nautilus recherche un chef de cuisine ; le Paradoxe à Tourcoing recherche aussi un chef de cuisine et des serveurs. Même souci pour le Bureau à Laon en manque de personnel. Le bistrot de Senlis recherche également un cuisinier et les Galettes de Tante Olympe à Saint-Valery sont à l’affut d’un serveur et des saisonniers... 

À quelques jours de la réouverture des terrasses les 11.835 restaurants, bars et cafés de la région s’activent pour trouver le personnel qui leur fait défaut. Il y avait 32.500 salariés en octobre 2020, la baisse dans la région a atteint près 10 % fin mars 2021 et il y a moins de 30.000 salariés dans le secteur. En comparaison, au niveau national la perte de salariés a dépassé les 100.000 personnes. 

Campagne de recrutement 

Des départs pour cause de non-renouvellement de contrats de cuisiniers ou de serveurs ou la volonté de salarié de changer de travail. Cette baisse est un véritable problème pour le secteur. Aussi Pôle emploi et l’Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie (UMIH) de la région se sont lancés dans une grande campagne de recrutement.  

Frédéric Danel, directeur régional de Pôle emploi souhaite anticiper la reprise progressive du secteur. "Ce fut une année très dure pour nous, le secteur a été mis sous cloche depuis un an, il a certes été soutenu par les aides diverses mais désormais il nous faut anticiper et recruter. On s'attend à un afflux de clients dès la réouverture en mai pour les terrasses puis en juin pour les salles de restaurants. On met donc les bouchées doubles avec les UMIH pour recruter et redémarrer."

2 700 offres d’emploi 

À ce jour, ce sont donc environ 2 700 offres d’emploi proposées sur le site de Pôle emploi (cuisiniers, serveurs, personnel en salle...) : 907 emplois pour le Nord, 640 pour le Pas-de-Calais, 515 pour l’Oise, 406 pour la Somme et 214 pour l’Aisne. 

Gérard Depoorter, président de l’UMIH Hauts-de-France précise que le partenariat avec Pôle emploi passera aussi par une opération du 17 au 21 mai : une semaine dédiée à l’emploi dans le secteur. "En attendant, on recherche différents profils : personnel en salle, service, hôtellerie et cuisines. Le souhait est d'identifier immédiatement les besoins car nous tablons sur un boum de la demande avec l'afflux de clients."

L'espoir est de maintenir constants les effectifs du secteur en 2021. Avec un bémol lié a une visibilité moindre : 20% des établissements estiment n'avoir aucune visibilité pour la saison et l'année 2021. "Nous souhaitons accompagner les demandeurs d'emploi vers le secteur et participer à leur formation si besoin, en insistant sur la notion de savoir-être et de comportement, une qualité primordiale", précise le directeur de l’UMIH. 

Retour des clients très attendu 

Les jours prochains sont donc cruciaux pour la reprise de l'activité dans l'hôtellerie-restaurations. Le retour en masse des clients est attendu dans les zones touristiques du littoral. Mais un département comme l’Aisne, moins attractif car moins touristique peut  rencontrer plus de difficultés. Jean-Marie Serre, président de l’UMIH 02, espère que tout le monde sera au rendez-vous. "Je reconnais qu‘il y a des difficultés pour recruter des cuisiniers et des serveurs dans le département et nous allons organiser des campagnes de recrutement entre autres à Château -Thierry et à Chauny."

Jérôme François, responsable du restaurant le Bureau à Laon constate "la difficulté du métier", mais estime qu'il est possible de "le rendre agréable et y prendre du plaisir." Et d'ajouter : "Aussi je me félicite d'avoir conservé 80 % de l'équipe initiale à la création de mon restaurant." 

Semaine de promotion des métiers  

Ainsi des opérations de découvertes des métiers vont se dérouler dès le 17 mai jusqu’au 21 mai afin d’inciter les demandeurs d’emploi à venir travailler dans le secteur : formations (cofinancées par le Conseil Régional), périodes d'immersion ou de réentraînement dans les métiers de service et de cuisine. 

Par exemple, une vingtaine d'actions sont prévues dans l'Oise : le 17 mai, recrutement dans la région de Creil, le 18 mai, à Beauvais un restaurant va ouvrir proposant 10 postes, et du 17 mai à la mi-juin, création d'un salon du recrutement en ligne avec des découvertes des métiers en partenariat avec les CFA de Gouvieux et Beauvais. 

Dans le Pas-de-Calais, il y aura aussi des actions de découverte des métiers, comme à Lens où les chalets du marché de noël serviront à la mise en place du village des restaurateurs. À Bruay-la-Bussière, ce sera un village gourmand qui permettra de découvrir et de s'initier aux métiers, comme à Arras, avec des ateliers culinaires. 

Le dispositif des Brigades Solidaires créées en juin 2020 dans l’arrageois et le bassin minier va se développer. Il s'agit de proposer des formations de 400 heures sous la houlette de chefs. Cette initiative arrivera en Picardie à partir de septembre. 

"On prend les CV"

Christophe Duprez, directeur de l’UMIH de la Somme et propriétaire de trois établissements, rappelle que malgré la réouverture il y aura les contraintes du couvre-feu à 21h et des jauges de tables à 6 personnes, en plus de l’espacement d'un mètre entre les tables. "On a payé très dur cette épidémie dans le secteur et on souhaite donner l'envie à nos jeunes de venir dans nos métiers même si tout n'est pas parfait... Nous devons penser après le 9 juin pour accueillir encore plus de personnes. En ce moment on prend les CV mais on attend pour déclencher les contrats de travail. En tous cas nous sommes à 200% pour cette opération Pôle emploi/UMIH."

Autre étape prévue le 9 juin avec la réouverture intérieure partielle des restaurants. Un autre moteur supplémentaire pour l'activité du secteur sera la reprise attendue des congrès, des événements sportifs et culturels. Avec donc des besoins accrus en personnel. 

Gérard Deporteer est optimiste : "j'avais des craintes et le moral m’est revenu".

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