VIDÉO. Calais : le port et le tunnel restent dans le flou dans l'attente du "vrai Brexit"

Si vous comptez vous rendre ce samedi dans le Royaume-Uni, ne vous attendez pas à de gros changements...

Que ce soit au port ou au tunnel sous la Manche, le fonctionnement des infrastructures à Calais et les contrôles des passagers et des marchandises restent inchangés au moins jusqu'au 1er janvier 2021, qui sera le "vrai Brexit" sur le terrain.

"Le vrai Brexit, la vraie séparation, le vrai changement, ce sera normalement en janvier prochain", à moins que les Britanniques ne demandent un report à 2022, a rappelé le ministre de l'Action et des Comptes publics Gérald Darmanin, vendredi sur France Bleu Nord.
 
Actuellement, à l'entrée du tunnel sous la Manche -exploité jusqu'en 2086 par la filiale de Getlink Eurotunnel- comme au terminal ferry, la police aux frontières et la Border Force (son homologue britannique) contrôlent les identités des personnes à bord des véhicules, le Royaume-Uni n'étant pas dans l'espace Schengen de libre-circulation des personnes.

"Demain, samedi, pour les voyageurs et les entreprises, rien ne changera", rappelle Gilbert Beltran, directeur régional des douanes Dunkerque.
 
 

Vers une "frontière intelligente" ?


"Il va falloir quand même que les entreprises continuent de se préparer, car à la fin de la période transitoire, normalement au 1er janvier 2021, il n'y aura pas plus de contrôles mais une formalité douanière", prévient-il. 
 

Une sorte de "frontière intelligente", croisant les immatriculations et les données douanières des entreprises enregistrées dans le système d'information des douanes développé pour le Brexit, devrait permettre à partir de 2021 aux poids lourds de ne pas perdre de temps à l'embarquement.
 
En plus des contrôles actuels de sécurité, sûreté, lutte contre la fraude et migratoire, la douane vérifiera en 2021, en scannant les déclarations numérisées, que les camions sont en règle.

S'ils ne le sont pas, les camions en partance en Grande-Bretagne seront déviés sur des parkings de délestage où des représentants en douane enregistrés devront aider les transporteurs ou les chargeurs à finaliser les formalités. Les camions transportant des biens phytosanitaires arrivant de Grande-Bretagne seront contrôlés aux services d'inspection vétérinaire et phytosanitaire aux frontières (Sivep).  

 

Une période de transition chargée


"Quelle que soit l'issue de négociations, on aura une charge de travail certaine, liée à des formalités qui seront bien présentes à la fin de la période de transition" jusqu'au 31 décembre, rappelle Jean-Michel Thillier, directeur général adjoint des douanes.
 
Pour se préparer, la société d'exploitation des ports du détroit a ainsi investi 6 millions d'euros et Eurotunnel près de 40 millions d'euros dans des bureaux douaniers -aujourd'hui vides et qui seront activés au 1er janvier- et des parkings de 350 places. 

Eurotunnel, concessionnaire du tunnel long de 50 km dont 37 sous la mer, fait transiter chaque année 21 millions de passagers -dont 10,9 millions à bord des TGV Eurostar- et 1,6 million de camions sur des navettes. Huit millions de personnes et 1,9 million de camions traversent chaque année le détroit à bord des ferrys depuis ou vers Calais.
 
"L'année 2019 a été très agitée à cause des reports du Brexit. Là, le calme est revenu, la mer est plate, on sait que l'Angleterre quitte l'Union européenne", estime Jean-Marc Puissesseau, président de la société d'exploitation des ports du littoral.

 

"Ce sera comme c'était avant"


"Pour moi, le Brexit n'est pas un chaos, pas une barrière. Mes petits-enfants vont connaître la Grande-Bretagne comme je l'ai connue quand j'étais jeune, quand il y avait des barrières douanières. Ce sera comme c'était avant", dit-il.
 
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