A 37 ans et après cinq années loin des rings, Nicolas Chiummiento a remis les gants pour décrocher sa quatrième ceinture mondiale cet automne 2022. Il domine sa discipline, tout en exerçant son métier de policier à Calais.
Et de quatre ! Nicolas Chiummiento est devenu champion du monde de boxe pour la quatrième fois, à 37 ans. C’était en Italie, à Milan, le 24 septembre 2022, en assaut catégorie poids lourds.
Un titre décroché après une pause forcée. Il raconte : "Il y a cinq ans, j’ai eu une rupture complète du tendon d’Achille lors d’une compétition à Marseille et des difficultés d’ordre personnel."
"Il a fallu arrêter et psychologiquement, se remettre en question. Puis il y a eu le covid et je me suis dit : « Je vais repartir sur le sport. ». Il me faut des défis, j’aime la compétition !"
Des défis, Nicolas en a relevé beaucoup, comme l’atteste son incroyable palmarès : quadruple champion du monde, double champion d’Europe et une vingtaine de fois champion de France !
"Mon secret, c’est le mental, précise-t-il. Quand on se donne des objectifs, on se donne les moyens pour les atteindre. Et puis, il faut être bien entouré, sur le plan sportif et familial."
Il faut beaucoup travailler aussi. Nicolas Chiummiento est policier à Calais, moniteur de tir et formateur en techniques sécurité interventions. En plus, il s’entraîne pour son sport quatorze à quinze heures par semaine et organise ses congés ou jours de repos en fonction des stages avec l’équipe de France et des compétitions.
"Il est important de savoir jongler, avoue-t-il. Pour les vacances, je veux aussi pouvoir profiter avec mes trois enfants. Le dernier n’a que quelques mois."
Nicolas a commencé son sport à cinq ans, avec son papa qui faisait de la boxe anglaise. Son truc à lui, c’est la savate ou boxe française, qui se pratique avec les poings et les pieds et avec des chaussures : "On n’a pas le droit de frapper avec le tibia. Toute la partie de la chaussure est autorisée au niveau de la touche ou de la frappe."
Pratiquée depuis le XIXᵉ siècle, la savate provient de la tradition française de l’escrime et en 1938, le célèbre Tintin lui-même, dans L’île noire, n’hésitait pas à y faire appel pour se sortir de mauvais pas, avec des coups de toute beauté !
Un champion au grand cœur
Malgré cet emploi du temps bien chargé, Nicolas Chiummiento trouve le temps de s’occuper des autres, et particulièrement des enfants. Il est parrain de l’association ELA, créée en 1992 pour vaincre les leucodystrophies.
Prochain objectif pour Nicolas ? Il n’en sait rien encore ; il est déjà au sommet de sa discipline. De son propre aveu, il fait constamment le bilan de sa vie, sur le plan sportif et familial. Pas étonnant que l’une de ses chansons préférées soit Le bilan de Nèg'Marrons ! "C’est ce qui permet de se donner d’autres buts, précise-t-il. Le temps passe tellement vite."
La relève semble assurée... Son petit Dario, cinq ans seulement, a déjà participé à deux compétitions.