Candidats aux législatives 2024 : à une semaine du premier tour, les électeurs du Touquet entre incertitude et désarroi

Depuis la dissolution de l'Assemblée nationale, la ville du Touquet est plongée dans un climat de tension. La commune, fief d'Emmanuel Macron, a été ébranlée par l'annonce des élections législatives le 9 juin 2024. Une ville divisée à l'image du pays, entre soutiens indéfectibles, habitants décontenancés ou déçus du parti présidentiel.

Deux semaines se sont écoulées depuis l'annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron. Le 9 juin 2024, la France apprenait qu'elle devrait de nouveau se présenter aux urnes les 30 juin et 7 juillet prochains, pour élire ses 577 députés. Deux ans seulement après les dernières élections législatives.

Une décision du chef de l'État qui a surpris tout le monde, alors que l'extrême droite a réalisé une percée historique lors des élections européennes et se retrouve aux portes du pouvoir. Dans les Hauts-de-France, la décision du Président de la République n'a pas fait l'unanimité. Même au Touquet, où les époux Macron jouissent d'une grande influence, l'heure est à la déconvenue.

Une incertitude qui ronge le Touquet

Samedi, c'est jour de marché. Lorsque l’on aborde le sujet des législatives entre les étals de fruits et légumes, les réactions se ressemblent. "Comme tout le monde, je suis un peu déçu", explique cet habitant, rejoint par une de ses voisines. Elle précise : "J'étais dévastée, on ne s'attendait tellement pas à ça". Cet autre Touquettois se dit même "surpris et un peu catastrophé", très inquiet à l'approche du scrutin.

On ne sait pas trop où va la France, donc c'est compliqué mentalement.

Un habitant du Touquet

Lors des Européennes, la liste du parti présidentiel est arrivée largement en tête dans la station balnéaire, parmi les plus prisées du Pas-de-Calais. Le Rassemblement national (RN) a été relégué en troisième position, mais cette dissolution laisse planer un vent de doute parmi les habitants, qui ne préfèrent pas imaginer le RN remonter dans les sondages de leur commune. "On ne sait pas trop où va la France, donc c'est compliqué mentalement", souligne un Touquettois en détournant le regard.

Confiance et trahison

Le Président de la République est un habitué du Touquet : il s'y rend pour voter et sa femme Brigitte y possède une maison. Dans les rues, certains soutiens restent indéfectibles et saluent sa prise de risques. "Nous sommes des fans d'Emmanuel Macron. On considère que ce qu'il a fait, il y a bien réfléchi", livre ce retraité pendant sa promenade sur le front de mer. "C'est une manière de se remettre en cause et d'inviter les Français à exprimer leur préférence."

J'ai voté pour lui il y a quelques années, je pensais que c'était quelqu'un ni de gauche ni de droite, mais en fait il a fait un gouvernement de droite et maintenant, il nous prend en otage.

Une Touquettoise

Mais revers de la médaille, les déçus du macronisme voient cette dissolution comme un énième affront. Pour cette vendeuse, le président laisse la porte ouverte à l’extrême droite... C'est la faute de trop : "J'ai voté pour lui il y a quelques années, je pensais que c'était quelqu'un ni de gauche ni de droite, mais en fait il a fait un gouvernement de droite et maintenant, il nous prend en otage en disant « si vous ne votez pas pour moi, vous aurez le chaos »."

Une dissolution qui plonge donc la France dans le flou et met à l’épreuve le soutien des Touquettois à leur président.

Avec Robinson Radenac

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