Chalets dégradés ou incendiés à Calais et Blériot-Plage : "Sur le littoral, on est un peu dans un no man's land"

Régulièrement les chalets de Calais et de Blériot-Plage sont victimes de dégradations, souvent intentionnelles. Les propriétaires demandent plus de présence policière sur place. 

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"Depuis le déconfinement, c'est un peu la foire", estime Loïc Lassalle, président de l'association Chalets Castor Blériot-Plage. À l'image de l'incendie au déclenchement intentionnel qui a brûlé quatre chalets sur la plage de Calais le 28 juin dernier, ces structures blanches sont souvent endommagées. Ces dégradations régulières se sont amplifiées depuis le déconfinement. 

"Depuis l'existence des chalets, ça a toujours été comme ça. Je referme plus de 100 chalets par an dont la porte a été forcée. Il y a un vrai laxisme par rapport aux contrôles, à la surveillance", dénonce Loïc Lassalle.

En bois et avec le vent, il suffit qu'un feu se déclenche dans une de ces structures pour que plusieurs soient touchées : "Quand un châlet brûle, trois à quatre autres brûlent avec lui. Il faut faire quelque chose parce que si c'était des voitures qui étaient incendiées par dizaines, il y aurait des enquêtes. Là, il n'y a rien du tout, la police ne se déplace même pas, même lorsqu'on prend les gens en flagrant délit."

Le maire de Sangatte Blériot-Plage, Guy Allemand, reconnaît qu'il n'existe pas de "dispositif de sécurité particulier" pour surveiller les chalets. "Ce sont des biens privés situés sur le domaine publique maritime. Ils se trouvent derrière le cordon dunaire, ce qui rend compliqué l'installation d'un système de vidéosurveillance."

Au-delà de leur valeur pécuniaire, ces chalets ont une grande valeur sentimentale.

Loïc Lassalle, président de l'association Chalets Castors Blériot-Plage

"La seule surveillance possible serait des rondes de policiers et des bénévoles de l'association mais la collectivité ne peut pas considérer l'espace maritime comme l'espace communal. On ne peut qu'essayer de convaincre les forces de l'ordre de surveiller aussi les chalets, et c'est ce qu'on essaye de faire", ajoute le maire. Face à cette impuissance de la mairie, le président de l'association des Chalets Castors de Blériot-Plage craint que la situation dégénère : "soit l'État intervient, soit les gens vont vouloir intervenir eux-même. Au-delà de leur valeur pécuniaire, ces chalets ont une grande valeur sentimentale. Ils sont transmis de génération en génération depuis les années 1950. Je connais certaines personnes avec qui ça pourraient finir mal s'ils voyaient une personne dégrader leur chalet."

"Le littoral, au même titre que les rues d'une ville, doit être surveillé", insiste-t-il en plaidant pour plus de contrôle : "Il faut que les biens et les personnes soient en sécurité sur la plage. La République ne s'arrête pas au bord du trottoir."

À Calais, une vidéosurveillance dissuassive mais qui n'empêche pas les dégradations

Sur la plage de Calais, la présence de la vidéosurveillance n'a pas dissuadé trois jeunes de mettre le feu à un des chalets et laisser les flammes se propager à quatre autres chalets dans la nuit du 27 au 28 juin, comme le rapporte la Voix du Nord, mais elle a permis de les retrouver.  
 "C'est comme le vol à la roulotte", estime Philippe Mignonet, adjoint à la sécurité pour la mairie de Calais. "La personne qui a envie de commettre l'infraction, le fera quelque soit le lieu. La plage n'est pas un endroit plus sensible qu'un autre et elle bénéficie des mêmes dispositifs de surveillance que les autres quartiers de la ville."

Ce qui n'est pas l'avis de Jean-Pierre Pruvot, vice-président de l'association des Chalets de Calais : "Il suffirait d'un petit car de CRS sur la digue pour conjurer ce mauvais sort. On demande juste qu'ils soient présents pour une quinzaine de jours pour surveiller la plage."

"En majorité, ce sont des infractions pour s'amuser. Ils cassent et ils voient ce qu'il y a dans le chalet", ajoute-t-il. "C'était devenu rare à une époque parce qu'il y avait une patrouille de nuit qui avait permis d'arrêter pas mal de monde. C'était dissuassif.

Mais le déconfinement a ravivé les ardeurs de certains, selon le vice-président des Chalets de Calais : "Désormais, en moyenne, on compte 3 à 4 chalets forcés. Ce jeudi matin, il y en avait 7 d'ouverts. Ils viennent même avec des pieds de biche !", s'indigne-t-il. 
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