Le Pas-de-Calais est le département des Hauts-de-France où le virus circule le plus actuellement. Les contaminations explosent chez les 6-10 ans, qui enregistrent un taux d'incidence de 1 846 cas pour 100 000 habitants.
Après une explosion du nombre de cas à la fin de l’année 2021 et des files d’attente à n’en plus finir devant les centres de dépistages, les contaminations ont marqué le pas à la mi-janvier. L’annonce de levée du plan blanc dans les hôpitaux des Hauts-de-France a été actée le 4 mars par l’Agence Régionale de Santé. La fin du port du masque et la suspension du pass vaccinal dix jours plus tard par le gouvernement.
Un retour progressif à la vie d’avant, mais difficile de se réjouir trop rapidement. Car les contaminations repartent à la hausse partout en France.
Et le rythme est encore plus effréné dans notre région. Une augmentation des cas qui coïncide avec les retours de vacances de la zone B dont les Hauts-de-France font partie. Les scientifiques évoquent le variant BA.2. Le cousin d’Omicron, jugé "très contagieux" par le ministre de la Santé.
On fait le point sur les derniers chiffres.
Un taux d’incidence qui a doublé depuis début mars dans les Hauts-de-France
Dans les Hauts-de-France, le taux d’incidence – c’est-à-dire le nombre de cas positifs pour 100 000 habitants – dépasse de nouveau le seuil symbolique de 1000. Il est certes quatre fois moins important qu’à la fin du mois de janvier mais il repart nettement à la hausse : il a doublé depuis le début du mois de mars.
À l’échelle des départements, le virus circule actuellement le plus rapidement dans le Pas-de-Calais avec 1 272 cas positifs pour 100 000 habitants. Lorsqu’on analyse les données par tranche d’âge, c’est chez les enfants que les contaminations explosent, avec un taux d’incidence de 1 846 cas pour 100 000 chez les 6-10 ans dans le département.
Des données qui corroborent l’hypothèse d’une reprise de l’épidémie consécutive au retour de vacances des enfants de la zone B. Selon l’académie de Lille, 675 classes étaient fermées dans les établissements du Nord et du Pas-de-Calais vendredi 18 mars. C’est trois fois plus que la semaine précédente. "Le virus part de l’école, revient à la maison et va réinfecter des gens à risque qui n’ont pas forcément fait leur rappel parce que le pass sanitaire a été annulé, analyse Christophe Lamarre, médecin généraliste à Roubaix. Tout ça, on l’a dit, on l’a prévu. On s’est dit que le gouvernement allait écouter ce que disent les médecins. Et bien non…"
Le cousin du variant Omicron, jugé plus contagieux, s’installe
Cette augmentation des cas positifs peut s’expliquer en partie par l’augmentation du nombre de tests réalisés dans les centres de dépistage. À Wazemmes, le laboratoire Biopath est installé dans un centre XXL, rue Gambetta.
"Au plus fort de la dernière vague en janvier, on réalisait 3 000 tests par jour ici, explique Guillaume Obert, pharmacien biologiste à la tête du centre. On a atteint le creux de la vague il y a 15 jours où on est descendu à 300 tests par jour. Là, ça frémit de nouveau puisqu’on réalise environ 450 tests par jour". Et les premières analyses montrent que le variant BA.2, cousin du variant Omicron jugé plus contagieux, est devenu majoritaire en quelques semaines. "On constate très nettement l’installation du variant BA.2 qui, le mois dernier, représentait 20% des positifs et qui maintenant représente 2/3 des positifs", analyse le pharmacien.
Pas de quoi expliquer en totalité le rebond de l’épidémie mais qui dit plus de tests dit forcément plus de résultats positifs. Le taux de positivité des tests a lui aussi augmenté. Dans ce centre de dépistage lillois, 1 test sur 4 est aujourd’hui positif. À l’échelle du Pas-de-Calais, le taux de positivité atteint même 1 test sur 3.
Autre signe du regain de l’épidémie, les structures culturelles de la région doivent de nouveau annuler certaines représentations pour cause de Covid. Le Théâtre du Nord a été contraint d’annuler trois représentations de son spectacle "Viril" cette semaine, tout comme l’Orchestre National de Lille forcé d’annuler son concert prévu mercredi soir à la salle du Grand Sud pour les mêmes raisons.
+25% d’hospitalisations dans le Pas-de-Calais depuis début mars
Dans les hôpitaux de la région, la tendance dépend des départements. Tandis que les hospitalisations pour Covid-19 baissent dans les départements de l’Oise et de l’Aisne, elles augmentent dans le Nord, le Pas-de-Calais et la Somme.
Après une franche diminution jusqu’au début du mois de mars, les hospitalisations repartent à la hausse dans le Nord. Elles ont augmenté de 10% en trois semaines. On compte actuellement 1038 patients hospitalisés pour Covid-19 dans le département. Dans les hôpitaux voisins du Pas-de-Calais, 355 patients sont actuellement hospitalisés, soit 25% de plus par rapport au début du mois de mars.
Dans les services de réanimation de la région, la tendance est toutefois à la baisse. 159 patients atteints du Covid-19 occupent actuellement un lit de soins critique, contre 203 au 1er mars.