Ce mercredi 22 novembre 2023, France 3 Nord Pas-de-Calais se mobilisait en faveur des sinistrés du Pas-de-Calais et vous proposait une édition spéciale de son journal ICI 12/13, en direct de Blendecques.
Le 2 novembre, la Liane sortie de son lit dans la foulée de la tempête Ciarán provoquait les premières évacuations d'habitations dans le Boulonnais. Alimentée par des pluies records, la succession des crues a touché plus de 200 villages de notre région et engendré au moins 10.000 sinistrés. Un épisode historique auquel France 3 Hauts-de-France et France Bleu Nord consacrent leurs antennes ce vendredi 22 novembre.
Aux côtés d'élus, Céline Rousseaux présente ce journal en direct de Blendecques, dans le Pas-de-Calais. Romane Porcon, elle, se trouve en duplex depuis le village de La Calotterie. Cette édition spéciale est ponctuée de reportages dans le Boulonnais avec de nombreux témoignages d'habitants. Nous aborderons les conséquences sur l’activité économique, la solidarité pour venir au secours des sinistrés et l'engagement des bénévoles et des élus.
Appel aux dons pour la Protection civile
Elle est surtout l'occasion d’un appel en faveur de la Protection civile du Pas-de-Calais. Les sommes récoltées permettront notamment l'achat de matériel de pompage. Les téléspectateurs qui souhaitent apporter leur aide peuvent appeler le 03 74 20 03 07 ou écrire à l'adresse soutien-populations@pas-de-calais.protection-civile.org
Une solidarité nécessaire, car les opérations sont toujours en cours, rappelle Adam Beernaert, directeur général de la Protection civile du Pas-de-Calais. "Aujourd’hui, ce sont 60 bénévoles engagés aux côtés de la population", souligne-t-il, 7j/7 et 24h/24. Pour le pompage, mais aussi pour "[préparer] la décrue avec des opérations de nettoyage". "On a besoin de matériel très spécifique : des aspirateurs de grande capacité, du matériel technique qui nous permet d’intervenir plus rapidement, plus efficacement."
"Plus rien dans les foyers"
À Blendecques, les sinistrés ont également besoin d’aide matérielle pour parer à la perte de leurs biens. "Ils ont des grosses difficultés pour retrouver des logements", expose Alison Billiet, élue municipale. "On est au camping et ce n’est pas du tout évident, avec une enfant polyhandicapée", témoigne ainsi Lucie Motheron, une habitante. L'urgence : "tout reconstruire, et racheter le nécessaire pour recommencer à vivre normalement : un frigidaire, un four. J’ai trois autres enfants qui sont étudiants, on essaye de se reconstruire et reprendre une vie rapidement."
C’est l’ensemble de la commune qui s’est retrouvée sous les eaux, les seuils historiques des crues de 2002 ayant été dépassés. "Quasiment tous les Blendecquois sont dans la même situation, plus de 900 foyers touchés", abonde Alison Billiet. Et de citer "le mobilier, le besoin nécessaire au quotidien : il n’y a plus de canapé, de frigidaire, de four. [...] Il n’y a plus rien dans les foyers, tout est bon à prendre."
Un traumatisme et ses conséquences
Un soutien matériel, mais aussi psychologique. La Protection civile mène des actions auprès des habitants avec des personnels formés. "On est dans l’écoute, l’accompagnement, le ‘et après ?’", confirme Adam Beernaert. "Chaque personne est différente : certaines vont s’exprimer de façon immédiate" par des cris ou des pleurs, expose-t-il, mais "d’autres vont attendre ce qu’on appelle un débriefing" pour s’exprimer.
Des temps nécessaires pour détecter les besoins et décider d’une orientation vers un service psychologique professionnel. D’autant que le traumatisme s’inscrit dans la durée. "La difficulté, c'est la rapidité d’action de l’eau et la fréquence", souligne Adam Beernaert, et ce "pour les citoyens dans la détresse et pour les personnels."
Nourriture demandée à la Maison des solidarités
À la Maison des solidarités de Blendecques, de grandes quantités de vêtements, chaussures, affaires pour bébés passent déjà entre les mains des bénévoles mobilisés. Le témoignage d’une solidarité qui s’organise. "Les vêtements, nous sommes déjà saturés, tempère Marc Filleul, président de l’association "Blendecques solidarité", lui-même touché par la montée des eaux. Ce qui nous aiderait énormément, ce sont plutôt des conserves et des produits non périssables." Des produits alimentaires nécessaires même si certains sinistrés ne sont plus en capacité de cuisiner : "Ils s’organisent pour faire à manger chez des amis, des voisins."
L’ensemble des acteurs applaudissent déjà l’ampleur déjà prise par la mobilisation et le "bénévolat spontané" qui s’est manifesté. Mais ils se préparent à être présents dans la durée. Le retour dans leur logement des familles est incertain, alors qu’elles vivent dans "la crainte, la peur et l’envie de partir" et que "les fêtes de Noël approchent", rappelle Alison Billiet. Il faudra aussi entamer la réflexion pour prévenir les conséquences de futurs épisodes climatiques. "On n’a pas assez de moyens lourds", reconnaît Adam Beernaert.