Féminicide de Beussent : le conjoint, Nicolas H., avoue avoir tué sa compagne

Après avoir été auditionné ce lundi 11 mars par la gendarmerie d'Escuires, Nicolas H., conjoint d'Alicia, tuée le 28 janvier dernier à Beussent (Pas-de-Calais) dernier, a avoué le meurtre de sa compagne. L'auteur de ce féminicide devrait être mis en examen dans la journée selon le Parquet de Boulogne-sur-Mer.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Après deux mois d'enquête, le conjoint est finalement passé aux aveux. Interpellé par les gendarmes de la section de recherches de Lille ce lundi 11 mars 2024, Nicolas H. a reconnu "avoir tué sa compagne en ayant prémédité son geste", comme rapporte le Parquet de Boulogne-sur-Mer, en charge de cette nouvelle affaire de féminicide.

Au cours de son audition à la gendarmerie d'Escuires, Nicolas H. a justifié son terrible geste par la volonté de concrétiser une relation affective qu'il entretenait sur internet avec une autre femme. "Les éléments de l’enquête faisaient apparaître que cette relation particulière correspondait à une escroquerie par internet", précise le Procureur de Boulogne.

Les éléments de l’enquête faisaient apparaître que cette relation particulière correspondait à une escroquerie par internet.

Parquet de Boulogne-sur-Mer

Depuis plusieurs mois, Nicolas H. versait de fortes sommes à cette femme, sans savoir que derrière elle se cachait un "brouteur", nom donné aux escrocs en ligne souvent localisés en Afrique de l'Ouest, qui créent de fausses identités afin de séduire des internautes et leur extorquer de l'argent.

Une mise en examen dans la journée

Le 28 janvier 2024, Alicia P., secrétaire médicale de 28 ans, est retrouvée morte à son domicile de Beussent, petite commune du Pas-de-Calais proche de Montreuil-sur-Mer. Les secours et la gendarmerie sont alertés par son conjoint, Nicolas H., 30 ans, qui leur explique avoir découvert sa compagne en rentrant de la boulangerie.

À l'époque, l'homme indiquait que sa compagne avait été tuée suite à une effraction. Une hypothèse de vol qui aurait mal tourné basée sur la disparition d'une tirelire dans leur maison. L'enquête est alors confiée à la section de recherche de Lille et à la brigade de recherche de la compagnie d'Ecuires, pour les chefs de "meurtre et de vol avec violence ayant entraîné la mort".

L'hypothèse du cambriolage est rapidement écartée en raison de nombreuses incohérences, finalement justifiées par les aveux de Nicolas H. ce lundi. Le Parquet précise que l'homme sera "présenté ce jour (mercredi 13 mars) au magistrat instructeur en vue de sa mise en examen qui interviendra dans la journée".

33e féminicide de 2024

Le meurtre d'Alicia représente le 33e féminicide de l'année 2024 selon le décompte du collectif féministe Nous Toutes, qui rappelle qu'1 femme sur 3 est ou sera victime de violences sexistes et sexuelles (VSS).

Voir cette publication sur Instagram

Une publication partagée par #NousToutes (@noustoutesorg)

"Énormément de femmes sont victimes de violences intrafamiliales et la majorité des féminicides ont été perpétrés par un conjoint ou ex-conjoint", rappelle Blandine Cuvillier, représentante de Nous Toutes Lille. Car c'est bien dans l'intimité du couple que les femmes peuvent le plus facilement subir une emprise. "Certains conjoints violents pensent que le corps de leur femme lui appartient. C'est ça la spécificité des féminicides par rapport aux autres meurtres."

La représentante se replace dans le contexte du féminicide de Beussent : "Plutôt que de la quitter, son conjoint a préféré la supprimer pour être libre plutôt que de la quitter. Là on atteint un niveau de possessivité totalement démesuré ! Vu qu’elle lui appartenait il avait le droit de la tuer, il se sentait le droit d’en disposer."

Plutôt que de la quitter, son conjoint a préféré la supprimer pour être libre plutôt que de la quitter. Là on atteint un niveau de possessivité totalement démesuré !

Blandine Cuvillier, représentante Nous Toutes Lille

Pour elle, ce meurtre aurait pu être évité si de réelles politiques de luttes contre les VSS avaient été mises en place en France. Des signes avant coureurs, des mécanismes de violences décelés en amont, comme de l'isolement ou un changement de comportement chez le couple, auraient certainement pu être repérés. "Il y a toujours des mécanismes sexistes à déceler. Si plus de personnes étaient formées à leur détection on aurait pu la sauver. Il faut faire de la pédagogie et accompagner les hommes violents qui sont souvent récidivistes pour que tout cela puisse cesser."

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité