En 4 mois, moins d'un enfant sur cinq potentiellement contaminé par le plomb a été testé dans les cinq communes situées autour de l'ancien site Metaleurop, dans le Pas-de-Calais. 8 cas de saturnisme ont été détectés, 68 sont proches du seuil de vigilance.
Dans le Pas-de-Calais, la campagne de dépistage du saturnisme s’est achevée ce dimanche 6 novembre avec des résultats en demi-teinte. 1 354 enfants domiciliés dans l’une des cinq communes du périmètre établi autour de l’ancienne fonderie Metaleurop ont été testés, soit moins d’un enfant sur cinq potentiellement exposé.
Manque d’information ? Courriers non réceptionnés ? Résignation des familles ? Difficile d’avancer des raisons justifiant ce faible taux de participation.
"C’est insignifiant. Comment voulez-vous avoir une idée de la santé sanitaire avec 1 300 sur 7 500 de recensés ? se désole Bruno Adolphi, président de l’association PIGE. Il y a eu un trou dans la raquette énorme, des signalements ont été faits à l’ARS mais sont restés sans réponse".
"Il faut que tout le monde se mobilise"
Sur les 1 354 enfants testés, 8 présentent une plombémie supérieure à 50 µg/litre de sang, seuil de définition du saturnisme dont 2 oscillent autour des 90 µg/litre de sang. 68 autres enfants présentent une plombémie comprise entre 25 et 49 μg/l, soit des taux qui s'appprochent du seuil de vigilance. "Pour rappel, la moyenne régionale s’établit aux alentours de 14 µg/l", rappelle l’ARS des Hauts-de-France.
"Si on a 70 enfants qui dépassent le seuil de vigilance pour 1 300 testés, combien en aurait-t-on si 4 ou 5 000 enfants des 5 communes concernées avaient été testés ?", se questionne Bruno Adolphi, qui demande une prolongation de cette vaste campagne de dépistage aux côtés des maires des communes concernées.
"On essaie par tous les moyens d’avoir un complément de participants mais pour ce faire, il faut que tout le monde se mobilise : communes, associations, particuliers, autorités, résume le président de l’association PIGE. Moi je n’ai pas l’adresse exacte des gens qui ont des enfants. J’ai demandé que des relances soient faites, sans réponse".
"L’accès au dépistage reste possible à tout moment"
L'Agence Régionale de Santé des Hauts-de-France indique que les parents des cinq communes concernées souhaitant faire dépister leurs enfants peuvent toujours le faire même après l'arrêt de la campagne de sensibilisation.
Le dépistage reste donc accessible à tous les parents qui le souhaitent après le 6 novembre.
Agence Régional de Santé des Hauts-de-France
"Le dépistage du saturnisme infantile est en effet accessible gratuitement et en permanence sur ce territoire, précise l'ARS. Il peut être prescrit à tout moment par n’importe quel médecin. Ce dépistage est pris en charge à 100% par l’Assurance maladie pour les moins de 18 ans et les femmes enceintes. Les médecins généralistes du secteur ont été informés à plusieurs reprises de l’existence de cette source de pollution et sensibilisés à la nécessité de prescrire des dépistages lors de suspicions".
Une communication sur les modalités d'accès habituelles, via prescription médicale, est en préparation et sera prochainement adressée aux familles.