À Blendecques, l'une des communes les plus touchées par les inondations dévastatrices de novembre 2023, l'Aa déborde de nouveau. Un adjoint au maire a installé une banderole devant sa maison et demande à l'Etat d'agir : protéger le quartier, ou le raser.
Lassés, exaspérés... et en colère. La banderole a été installée au petit matin du mardi 2 janvier 2024. Le message, inscrit en lettres capitales rouges, s’adresse directement aux autorités : "on veut vivre en sécurité, maintenant il faut agir : endiguer ou raser ce quartier".
L’État, la communauté d’agglomération du Pays de Saint Omer et le syndicat pour la gestion des eaux de l’Aa sont sommés d’agir, "et vite".
L’eau est en train de monter
Un message vindicatif installé devant l’entrée d’une maison de Blendecques, l’une des communes les plus sinistrées du Pas-de-Calais. En novembre dernier, les sinistrés de l’impasse Salengro ont eu jusqu’à 1m60 d’eau dans les habitations.
Un scénario qui se répète. Depuis le passage à l’année 2024, il pleut à torrents à Bendecques. L’eau est montée le 1er janvier dans certains quartiers, avant de regagner le lit de l’Aa.
"Mais le pire est à venir, confie un habitant, les larmes aux yeux. L’eau remonte, la nappe inonde les caves, c’est très mauvais signe".
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L'Aa, placée en vigilance orange crue, déborde de nouveau ce mardi 2 janvier 2024 à la mi-journée. Vigicrues prévoit une hausse de niveau tout au long de la journée jusqu'à la nuit de mercredi, avec des niveaux à la station de Wizernes compris entre 2 mètres et 2m50.
Un adjoint au maire auteur de la banderole
Derrière cette banderole... un adjoint au maire de Blendecques. Vincent Macquignon, en charge des sports depuis 2020, a été sur le front des inondations durant tout le mois de novembre. Au plus près des sinistrés, alors qu'il y avait 1m60 d'eau dans son salon.
Joint par téléphone, il assume totalement. "Ça fait deux mois qu’on a été inondés une première fois, mais on n’a toujours aucun retour de l’État, des politiques locaux. Depuis 48h, on subit des pluies. On attend des réponses concrètes mais on est livrés à nous-même".
C’est reparti, je suis abattu, dégoûté, très fatigué. Je craque, comme les autres sinistrés.
Vincent Macquignon, adjoint au maire de Blendecques en charge des sports
"J’espère que le maire, le député, l’Etat vont réagir pour notre quartier : soit le raser, soit amener une protection conséquente". Avant de conclure : "ras-le-bol après les beaux discours de l’Etat, il faut agir".