Avec la montée des eaux, certains habitants de Cormont dans le Pas-de-Calais, déjà très éprouvés par les inondations, ont vu d’anciennes sources d’eau jaillir à l’intérieur de leur maison.
Les inondations dans le Pas-de Calais n’ont pas épargné les habitants de Cormont qui ont vu pour la deuxième fois en trois mois, la Dordonne sortir de son lit et envahir leur maison. Mais certains résidents ont subi une double peine, ils ont vu d’anciennes sources d’eau taries, rejaillir directement dans leurs salons. « L’eau est sortie d’un seul coup à travers le carrelage, et les plinthes » explique le maire de la ville, Emile crépin qui est lui-même concerné par le phénomène. « Il y a une source qui est réapparue à 200 mètres de chez moi. On savait qu’elle était là, mais elle était sèche depuis plus de cinquante ans », ajoute-t-il.
C’est dans les années 70 que ces sources ont disparu, asséchées par la création d’un réseau de captage qui alimentait le village en eau potable. Depuis, ce réseau a été abandonné et les foyers des cormontois ont été rattachés à celui de la Communauté d’agglomération des deux baies en Montreuillois (CA2BM). Inutile, l’ancien captage a été oublié jusqu’à ce que la préfecture ordonne sa fermeture il y a quelques années. « Ils ont voulu le fermer il y a trois ou quatre ans, à cause de sa proximité avec la RD 901 et des possibles dangers d’accident ou de contamination », confirme le maire.
"On a peur dès qu'il pleut cinq millimètres d'eau"
Avec les intempéries de novembre et de janvier, les anciennes réserves d’eau de la commune se sont remplies et ont réalimenté les sources asséchées depuis des décennies. « Maintenant que l’on tire notre eau dans le captage de la communauté d’agglomération des deux baies en Montreuillois, les nappes phréatiques de Cormont remontent et dès qu’il pleut, les sources rejaillissent », analyse Emile Crépin.
Les habitants concernés par le phénomène, ont été contraints de quitter leurs logements. Les sources pourraient couler encore plusieurs semaines avant de s’éteindre à nouveau. « Tout dépendra de la météo, s’inquiète le maire. Maintenant, dès qu’il pleut cinq millimètres on a très peur parce que l’on sait que la Dordonne va remonter et que d’autres sources vont jaillir. »