Si les 150 animaux sont hors de danger aujourd'hui, recueillis par des particuliers pour l'essentiel, il faut leur procurer de la nourriture, ce qui coûte de l'argent. Et faire en sorte de rouvrir le parc pédagogique du marais de Guines pour le printemps 2024. C'est du moins le souhait de Ludwig Zoonekynd, qui a investi 10 ans de sa vie avec sa femme dans ce parc d'animaux abandonnés et apprivoisés.
Ludwig Zoonekynd, 43 ans, est actuellement hébergé avec sa femme et ses deux enfants de 11 et 16 ans à l'hôtel. Leur chalet en bois, situé sur l'hectare du parc pédagogique nature du marais de Guines, est inondé. "Au départ cela faisait un peu vacances d'être ainsi à l'hôtel, mais à la longue, c'est fatigant" estime aujourd'hui Ludwig qui précise sans se plaindre que le manque de place oblige les enfants à faire les devoirs sur les lits ou la moquette de leur chambre. "C'est ainsi, on verra par la suite" dit l'intéressé avec philosophie.
Mais ce qui le préoccupe, c'est surtout le parc pédagogique. Un investissement bénévole de dix années de travail, de toutes les économies du couple pour un travail conséquent pour les animaux abandonnés qu'il a recueilli et l'accueil des enfants handicapés ou des personnes âgées, voire les femmes battues. "Notre volonté a toujours été d'effectuer un travail social avec les animaux et le jardin vis-à-vis de publics rencontrant des difficultés".
150 animaux à nouveau recueillis
Or, selon une première estimation, plusieurs dizaines de milliers d'euros seraient nécessaires pour refaire le parc d'un hectare et le jardin mais aussi l'électricité du site qui avait aussi souffert de la tempête Ciaran (avec des chutes d'arbres) avant les inondations.
Mais l'association, qui accueille un millier de personnes chaque année, n'a pas cet argent. "Une cagnotte a été mise en ligne pour payer la nourriture que les animaux mangeront cet hiver. De ce point de vue là, c'est bien. Les gens qui nous ont aidés à évacuer et à accueillir environ 150 animaux vont venir chercher la nourriture pour les chèvres, les hamsters, les moutons, les oiseaux, les cochons qu'ils gardent chez eux".
Un élan de solidarité qui fait du bien. 3 000 euros ont été recueillis pour le moment. La SPA de Dunkerque, la LPA de Calais et le zoo de Fort Mardyck ont aussi été mis à contribution pour garder des animaux, dont un wallaby. Enfin, une école locale garde sous son préau - les enfants sont ravis à la récréation - des poules et des chèvres.
Si bien que sur le site du parc nature, il ne reste que deux alpagas, installés sur une petite butte, et des oiseaux (des perruches essentiellement), à peu près au sec également dans une volière. Une rencontre avec les assureurs est programmée pour le 7 décembre, mais Ludwig craint que rien ne rouvre au printemps 2024.
Avec Isabelle Girardin et Mathilde Baron.