Inondations dans le Pas-de-Calais. Les collectifs tirent le signal d'alarme avant l'hiver 2024-2025

À Andres (Pas-de-Calais), les représentants d'une dizaine de collectifs anti-inondations dans le Pas-de-Calais se sont réunis pour faire part de leurs inquiétudes à l'approche de l'hiver 2024-2025 et trouver des solutions alors que des fonds sont débloqués, mais que les travaux d'aménagement tardent.

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Des routes inondées, des sols gorgés d'eau, c'était il y a une semaine dans le Calaisis après 24h de pluie. Des images que ne veulent plus voir les sinistrés de l'hiver dernier, réunis vendredi 4 octobre 2024 autour des collectifs anti-inondations. Des promesses ont été faites, mais sur le terrain, encore peu de résultats. Angoisse et colère, car tous ici ont déjà subi ces inondations et sont traumatisés.

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Inondé en 2022, 2023 et 2024, David Denquin, de Blendecques de l'association "Aa plus jamais ça" donne son ressenti : "Il y a beaucoup de personnes qui viennent ou alors se montrent et il n'y a rien qui avance en termes de travaux ou alors très peu. Je souhaiterais qu'on ne voie plus ce qu'on a vu. On a vraiment vu la misère, des personnes très mal et moi-même, j'en ai beaucoup souffert. Il y a des gens qu'on a secourus et sauvés. On a travaillé toute la nuit en tracteur, en bateau.

Ce sont franchement des images que je ne voudrais plus voir. Et là, à l'approche de l'hiver, ça fait peur. Certains l'ont dit tout à l'heure : une porte s'ouvre, mais dix se referment, on n'avance pas dans les travaux. Les gens sont en panique. À chaque fois qu'il pleut, ils vont voir les bassins de rétention. Les gens sont paniqués. Et moi aussi."

Aujourd'hui, les sinistrés ne veulent pas revivre ces journées d'angoisse. Ils sont impatients même si accompagnés par leurs élus, ils ne savent même plus vers qui se tourner. 

Allan Turpin, maire d’Andres et président de l’association "stop inondations Pas-de-Calais". Je propose d'aller à Arras discuter avec le préfet. Je l'ai senti à l'écoute, très touché de la situation. Il souhaite comprendre ce qu'il se passe. Je l'ai vu, il m'a dit : 'Je débloque de l'argent, mais les travaux ne commencent pas". [...]

En 2000 sur Andres, il y a eu des inondations. Des haies ont été posées. En 2006, inondations à nouveau, un deuxième projet a émergé. Validé en 2011. En 2012 et 2013, des décisions ont été prises, nous sommes en 2025 et rien n'a été fait. C'est resté dans les tiroirs.

Allan Turpin, maire d'Andres

Il y a eu plein de réunions qui n'ont servi à rien. Ça tourne, ça tourne... On est dans un pays où on aime discuter. Il faut que chaque réunion débouche sur une décision... On n'a pas le temps. Ça fait 20 ans qu'on est dans la même situation, on ne peut pas dire que ça va vite ! (rires). En 2000 sur Andres, il y a eu des inondations. Des haies ont été posées. En 2006, inondations à nouveau, un deuxième projet a émergé. Validé en 2011. En 2012 et 2013, des décisions ont été prises, nous sommes en 2025 et rien n'a été fait. C'est resté dans les tiroirs.

Antoine Chantereau du collectif des riverains de la Liane. "Dans notre cas de figure sur la Liane, c’est que les autorités se réfugient derrière une étude en cours, dont les conclusions doivent être données en ce début octobre. Et après, on sait qu'il y a des délais pour l'application des préconisations. Alors que des inondations et des études ont déjà eu lieu dans les années 2000 et on sait déjà ce qu'il faut faire. C'est dur à avaler quand on sait déjà ce qu'il faut faire avant l'étude et on laisse passer un été sans faire les travaux. [...]

Il y a une colère, un désespoir, les choses ne bougent pas et on se rend compte qu'il y a un millefeuille administratif

Antoine Chantereau, collectif des riverains de la Liane

Les premières pluies, les premières alertes ont été stressantes. On sait qu'on va forcément être inondés une fois ou deux, mais tant que ça n'atteint les niveaux exceptionnels de l'année dernière. [...] Il y a une colère, un désespoir, les choses ne bougent pas et on se rend compte qu'il y a un millefeuille administratif".

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À l'issue de la réunion, les représentants des collectifs demandent d'une seule voix un rendez-vous avec le préfet.

Avec, sur place, Alice Rougerie et Marie-Noëlle Grimaldi / FTV. 

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