Inondations dans le Pas-de-Calais : les cultivateurs de betteraves craignent le pire

A cause des fortes pluies du mois d'octobre et des inondations de novembre, la récolte des betteraves s'est arrêtée. Une partie des champs est toujours impraticable.

"Normalement à cette époque de l'année, l'arrachage est fini à 95%. Là, on est à 60%, à peine", se désole Guillaume Wullens, président de la confédération générale des planteurs de betteraves dans le Nord-Pas-de-Calais.

Le plus gros de la campagne d'arrachage démarre généralement mi-octobre et dure un mois environ. Sauf cette année, où les récoltes ont été stoppées par les pluies.

C'est comme un magasin de jouets qui loupe 15 jours de préparation avant Noël, il ne va jamais rattraper sa saison.

Guillaume Wullens, producteur de betteraves à Nouvelle-Eglise

L'homme, également producteur dans le Calaisis, explique qu'il est devenu impossible d'accéder aux récoltes. Les fortes pluies et les inondations ont rendu certaines routes inaccessibles : "et quand les tracteurs parviennent à accéder aux champs, on ne peut plus avancer, au risque de s'embourber et surtout d'abîmer la terre". 

Seule solution : attendre que les sols sèchent. 

Conséquence dans le Nord-Pas-de-Calais, 20 000 hectares de betteraves restent encore à arracher sur les 55 000 hectares de culture.

C'est surtout dans l'ouest des départements que la situation est la plus critique. Aucune amélioration n'est prévue dans les prochains jours, les sols sont gorgés d'eau. À l'est, "l'arrachage redémarre tout doucement, à certains endroits mais la situation reste fragile", explique le betteravier. 

La betterave est solide, elle peut rester dans l'eau plusieurs semaines mais ce qui nous inquiète là, c'est le gel. La racine ne survivrait pas au dégel.

Guillaume Wullens, président de la confédération générale des planteurs de betteraves en Nord-Pas-de-Calais.

Autre risque : la fermeture des sucreries. Elles reçoivent la marchandise jusqu'à fin janvier. Au-delà de cette date, si les betteraves ne sont pas sorties de terre, la récolte sera perdue. 

"Le moral des betteraviers n'est pas bon, confie leur porte-parole, car c'est la dernière source de revenu de l'année, beaucoup d'agriculteurs en dépendent."  

Des aides ont déjà été promises par l'Etat, à condition d'avoir perdu au moins 50% de sa récolte, ce qui n'est pas forcément le cas, notamment pour ceux qui avaient déjà arraché avant les pluies. 

"On avait déjà eu le cas, il y a plus de 10 ans, lors des inondations de 2012, positive Guillaume Wullens, on s'en était sorti avec un arrachage en janvier. Esperons que ce soit le cas cette saison. On aura peut-être une bonne surprise!"

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