À cause des précipitations continues, plusieurs cours d'eau de la région Hauts-de-France sont placées en vigilance jaune et orange par le site Vigicrues. C'est le cas notamment de la Liane, qui menace de sortir de son lit et de la Hem, qui a déjà mis plusieurs communes sous l'eau.
Dans le Boulonnais, on surveille la Liane comme le lait sur le feu. Le cours d'eau a été placée en vigilance orange, suite aux fortes précipitations des derniers jours et notamment du weekend. " Les niveaux sur la Liane continuent de monter et des débordements devraient être constatés dès la mi-journée" résume le site officiel Vigicrues.
L'organisme estime que, dans la soirée du lundi 16 janvier, la hauteur des eaux devraient être comprise entre 3,9m et 4,4m. Une montée des eaux comparables à celle de la dernière grande crue enregistrée à la station de Wirwignes, celle de 2012.
Le Boulonnais déjà sous l'eau
Mais pour l'instant, dans le Pas-de-Calais, un autre cours d'eau inquiète encore davantage et a déjà fait des dégâts. Il s'agit de la Hem, elle aussi placée en vigilance orange. La commune de Guémy a fait les frais de ces intempéries : à 2h du matin, le niveau de l'eau a atteint un premier maximum, à 1,35m de hauteur. Dès l'après-midi, Vigicrue estime que le cours d'eau montera entre 1,85m et 2,05m. Un niveau là encore équivalent à celle de la plus grosse crue en date, enregistrée en 2006.
Les dégâts sont également déjà conséquents à Recques-sur-Hem, où la préfecture recense des débordements localisés, en aval du cours d'eau. " Il y a plus d'une dizaine de maisons qui sont inondées, ainsi que des caves. Nous sommes obligés de supprimer la cantine, notamment, parce que les bus ne peuvent plus passer", explique Nicole Bastien, adjointe au maire.
Les pompiers sont également intervenus dès le 15 janvier au soir dans la commune de Les Eperlecques. " Dix personnes ont été impactées par une faible montée des eaux, toutes les personnes ont été relogées dans leurs familles pour la nuit", détaillent les sapeurs-pompiers.
Dans l'Aisne, la situation encore sous contrôle
En Picardie, c'est surtout dans le département Aisne que l'on surveille le niveau des eaux. Dans la vallée de l'Oise, les flots s'étalent désormais dans les champs. Dans la commune d'Etréaupont (un peu moins de 900 habitants) traversée par l'Oise et son affluent le Ton, on est habitué à vivre au rythme des rivières.
La maire de la commune, Michèle Degardin, est vigilante, mais pas inquiète. " Je passe sur le pont tous les jours, je vérifie. L'Oise est bien haute, mais ça a été pire. Elle envahit les champs. Nous avons tous des pompes. Il y a de l'eau dans les caves, mais les maisons ne risquent rien. Nous avons un terrain de camping, il commence à être dans l'eau, mais il n'y a personne à cette saison" , illustre l'élue.
Pour l'instant, les pompiers de la zone n'ont pas eu à intervenir. L'impact se joue surtout sur les routes, avec 5 axes coupés par une inondation, notamment à Etréaupont et Marly-Gomont. Marc Kyriacos, directeur de la voirie au conseil départemental, estime " qu'il y en aura d'autres d'ici mercredi." Ses services surveillent la situation, mais estiment qu'elle reste pour l'instant sous contrôle.
" On a les équipes d'intervention qui circulent, nous avons des annonces Météo France. Nous avons 17 routes exposées bien identifiées", poursuit le responsable, qui attend aussi de la neige pour mercredi 18 janvier.
Une situation qui va s'amplifier
L'Aisne est ainsi classée en vigilance jaune par Vigicrue à ce stade. Mais de nouvelles précipitations sont en cours ce lundi 16 janvier. " Les sols étant saturés par les derniers épisodes pluvieux, les pluies prolongeront les crues sur les cours d'eau en vigilance", indique leur bulletin de prévision, qui anticipe des premiers débordements localisés sur l'amont de l'Oise.
" L'onde de crues va se propager et des premiers débordements devraient avoir lieu ce lundi à Origny-Sainte-Benoîte ou à Condren". La situation est similaire sur l'amont de la rivière Aisne. Dans le Nord également, les abords de la Lys ont été placés en vigilance jaune.
Dans ces territoires encore relativement épargnés, la suite va donc fortement dépendre de la météo des prochains jours.
Les habitants des zones à risques sont invités par la préfecture à respecter des consignes de sécurité :
- ne pas descendre dans les sous-sols et chercher un abri ;
- limiter tout déplacement inutile et se conformer strictement à la signalisation routière ;
- éviter les secteurs concernés ;
- se tenir informés de l'évolution de la situation ;
- veiller à protéger les biens susceptibles d'être dégradés ou emportés, comme les appareils électriques ou les produits ménagers toxiques.
Le site Vigicrues peut notamment vous permettre de suivre l'évolution de la situation.
