Après les premières découvertes de juin dernier, les archéologues ont identifié une dizaine de nouveaux corps de soldats allemands de la Première Guerre mondiale sur le chantier de l'ancien presbytère de la commune. Des fouilles sont en cours depuis le 2 octobre.
Les fouilles ont-elles révélé tous leurs secrets ? En juin dernier, le chantier de démolition de l'ancien presbytère d'Auchy-les-Mines, place Jean Jaurès, avait été stoppé net après la découverte de trois squelettes de soldats allemands. Mais finalement, "il y a plus d'ossements que prévu".
Début octobre, sur le même site, les archéologues ont exhumé une dizaine de nouveaux corps. Il s'agit là encore d'anciens combattants allemands, enterrés dans un ancien cimetière militaire datant de la guerre 14-18. "Puis oubliés avec le temps", constate le responsable archéologique de l'agglomération Béthune-Bruay, qui coordonne les fouilles.
Une découverte qui attire les curieux
Ces dernières sont menées par plusieurs entités. En premier lieu l'office national des anciens combattants et victimes de guerre (Onacvg), en collaboration avec l'organisation Volksbund et le Commonwealth War Graves Beauraing.
Des recherches qui attirent l'œil des curieux, des passionnées d'histoire, mais aussi des malintentionnés. "Des gens viennent voir et poser des questions, c'est bien, car c'est l'occasion de parler de l'histoire du village, note le responsable de l'agglo. Mais on fait également attention aux pillards potentiels qui pourraient venir."
Les soldats bientôt identifiés ?
Par la suite, les ossements trouvés seront pris en charge par la Volksbund, sous la tutelle des autorités allemandes. "Ils seront étudiés et potentiellement identifiés", fait-on savoir. Avant de retourner dans un cimetière militaire. Ou bien récupérés par des familles qui en formulent le souhait.
La mairie d'Auchy-les-Mines, elle, souhaite mettre en lumière le passé de sa commune au regard de ces trouvailles. "On veut faire un retour à la population", assure l'édile, Jean-Michel Legrand. Cela pourrait prendre la forme de panneaux explicatifs autour du chantier en cours.
Ces exhumations de corps, aussi étonnantes soient-elles, restent de l'ordre du commun. En France, on compte entre 700.000 et 800.000 anciens combattants disparus pendant la Grande Guerre.
Quant aux travaux - des places de stationnement et un petit square devaient remplacer l'ancien presbytère - ils sont repoussés sine die. "Il n'y a pas d'urgence en la matière, confirme le maire. On veut que les fouilles se déroulent tranquillement."