La Marie-Jeannine, dernier témoin de la pêche artisanale berckoise se refait une santé à Audresselles

À l'atelier du flobart à Audresselles, Marie-Jeannine, dernier témoin de la pêche artisanale berckoise est en restauration. Pendant de nombreuses années, ce bateau, cousin du flobart, a été exposé devant l'hôpital maritime de Berck. Mais l'air salin et l'eau de pluie l'ont fortement dégradé. Marie-Jeannine doit être sauvée.

Dans la cour de son chantier naval à Audresselles, Thomas Liénard inspecte la coque de la Marie-Jeaninne : "Ça, c'est quatre ans d'intempéries. Le bois s'effrite. Tout l'arrière est tombé de 7 centimètres". C'est à lui, charpentier de marine, que revient la tâche délicate de la restauration de ce vestige de la pêche artisanale berckoise.

Une histoire berckoise

Construit en 1964, Marie-Jeannine est un cordier, une embarcation qui appartient à la grande famille des flobarts, bateaux d’échouage des plages du Pas-de-Calais. Il a pêché, au départ du port de La Madelon à Berck jusqu’aux années 70.

Transformé en bateau de plaisance, il a été sauvé une première fois de la destruction dans les années 80 grâce à une association de préservation du patrimoine berckois, l'AMPBBE (l'association des amis du musée, du passé et de la bibliothèque de Berck) qui en est désormais propriétaire. Cette dernière l'avait entreposé dans un hangar municipal et avait réussi à le faire inscrire aux monuments historiques Mais la ville a ressorti le bateau de son abri pour l'exposer durant ces quatre dernières années devant l''hôpital maritime de Berck. Quatre ans qui ont suffi à dégrader considérablement sa structure.

Six mois de restauration


Alors en octobre dernier, l'association a mis en œuvre les grands moyens pour sauver une nouvelle fois la Marie-Jeannine. Une énorme grue a levé le cordier et l'a remorqué jusqu'au chantier de Thomas Liénard à Audresselles.

"Il va falloir déclouer chaque clin de la coque et les remplacer". Le travail a déjà commencé, Thomas Liénard débite ses plaques de chêne : "c'est plus résistant que le bois d'orme avec lequel a été construit Marie-Jeannine à l'origine. Et les forêts d'orme dans la région ont été décimées il y a de nombreuses années par une maladie."

Pourtant, malgré cette restauration qui devrait durer jusqu'à cet été, Marie-Jeannine ne naviguera plus. Se pose désormais la question de son avenir, car pour Laurent Weill, président de l'AMPBBE, la repositionner à son ancien emplacement sur le sable, en plein vent, c'est permettre à l'usure de refaire son œuvre.

Un avenir encore incertain

L’association AMPBBE est donc à la recherche d’un lieu protégé pour ce symbole de l’histoire maritime locale, mais à ce jour la ville n'a pas donné suite à cette demande : "Berck sans ses hôpitaux ne serait pas Berck", déclare Laurent Weill "mais je dis toujours que Berck sans ses pêcheurs ne serait pas Berck non plus. C'est du patrimoine. Si on l'oublie, on perd une partie de ce que nous sommes."

Elle espère présenter le nouveau visage de Marie-Jeannine au public à l'occasion des fêtes de la mer à Berck, le 15 août.

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