La Société protectrice des animaux a annoncé son bilan estival : près de 8000 animaux ont été abandonnés entre juillet et août en France. Des chiffres continuellement en hausse sur la période estivale mais aussi sur le reste de l’année depuis le Covid 19.
La Société protectrice des animaux (SPA) a annoncé mi-septembre avoir recueilli 7 951 animaux cet été. Un nombre d'abandons très élevé illustrant l’impact des vacances et qui confirme la réputation de la France : détentrice de ce triste record en Europe. Mais depuis l’épidémie du Covid 19, le bilan ne cesse de croître. “Depuis 2021, le nombre d'abandons d'animaux n'a jamais été aussi élevé. C'est l'une des conséquences de la crise sanitaire et des confinements : beaucoup de Français ont acheté un animal, sans pour autant mesurer les conséquences et les responsabilités qui découlent d'un tel acte”, s’alarme Jacques-Charles Fombonne, le président de la SPA.
La SPA débordée par les abandons
Même constat dans les locaux de la SPA du Boulonnais. Les salariés et bénévoles sont débordés par les abandons. “Nous accueillons beaucoup de chiens mais nous avons également énormément de chats, chose qu’on ne voyait pas il y a quelques années avant le covid” explique Gilbert Pilloy, président de la SPA de Boulogne sur mer. Cette situation préoccupante est principalement liée à un changement de comportements des propriétaires d’animaux domestiques. "On peut expliquer ce phénomène d’abandon par un changement total de la société depuis le covid. Les mentalités ont changé vis-à-vis des animaux domestiques. Les gens achètent et jettent sans trop réfléchir au fait qu'un animal c’est une vie, dont on est responsable et dont il faut s’occuper pendant 15 à 20 ans. C’est un engagement important.” ajoute Gilbert Pilloy.
Nouveaux motifs d'abandons
Malgré la loi contre la maltraitance animale, votée en 2021 et qui interdit la vente et la cession des chats et chiens en animaleries depuis le 1er janvier 2024, la situation reste dramatique et s’installe avec de nouveaux motifs d’abandons. Les bénévoles de la SPA évoquent l’inflation qui engendre une hausse des frais vétérinaires ou une augmentation du coût de l’alimentation. Autres causes : les effets de mode. Des espèces comme les staffs, les bully et les malinois, très recherchés mais aussi très forts et massifs, sont délaissés par leurs nouveaux maîtres, incapables de les éduquer. Ces chiens sont particulièrement touchés par les actes de maltraitance, un phénomène également en hausse. En effet, selon la SPA, le pôle Judiciaire Protection Animal a observé une explosion des sollicitations de la part des autorités (+ 35,5 % entre 2019 et 2024 sur juillet - août), avec en moyenne trois à quatre signalements par jour. “Nos équipes sont épuisées et doivent rester sur le front pour prendre en charge tous ces animaux en détresse qui sont venus gonfler les rangs de nos pensionnaires tout au long de l'année.” alerte Jacques-Charles Fombonne, le président de la SPA. Cet accueil à toute épreuve est d’autant plus complexe que les adoptions ont, elles, reculé de près de 6% par rapport à l'an dernier.
Deux dispositifs ont été mis en place pour faire face à cette situation : un numéro d'appel national pour signaler les maltraitances animales, le 3677. Cette ligne téléphonique est ouverte 7 jours sur 7. Par ailleurs les 64 refuges et maisons de la SPA proposent une journée portes ouvertes les 5 et 6 octobre 2024 pour encourager les adoptions et réduire les abandons.