Le tribunal de Budapest a condamné à cinq ans de prison l'homme qui avait poignardé sans raison le jeune natif du Calaisis, venu fêter ses 26 ans avec son amoureuse dans la capitale hongroise. Une courte peine qui indigne la famille. Le parquet a fait appel.
"C'est une peine extrêmement légère." Voici la réaction de Me Jano, avocat de Clément Bouly, au lendemain du procès du meurtrier présumé du jeune Calaisien de 25 ans, poignardé à mort par un inconnu dans une rue de Budapest, samedi 8 février 2020.
Trois ans et demi après les faits, et aux termes de trois audiences, la justice hongroise a condamné l'auteur des coups de couteau à cinq ans de prison ferme, jeudi 28 septembre 2023. Soit la peine minimale pour ce genre d'affaire, de meurtre sans circonstance aggravante. La peine maximale étant de 15 ans.
"Une peine si peu importante..."
Une décision qui afflige la famille, les proches et les amis de l'étudiant défunt qui se sont déplacés en nombre à la cour métropolitaine de Budapest, pour cette troisième audience en neuf mois. "On ne s'attendait pas à une peine si peu importante par rapport à la violence et la gratuité de l'acte, déplore Hélène Bouly, une cousine du natif de Nouvelle-Église dans le Pas-de-Calais.
Ce jeudi, trois ans et demi après les faits, trois experts en psychiatrie se sont succédés devant les magistrats pour déterminer l'état psychologique du tueur, un citoyen américano-britannique de 29 ans également de nationalité hongroise.
Le meurtrier fragile psychologiquement
Le juge a retenu une forme de fragilité psychologique de ce dernier, atteint de trouble bipolaire. L'accusé n'aurait pas eu toutes ses facultés mentales au moment de passer à l'acte. Ce qui pose question et interroge le camp de la défense, alors que l'homme était alcoolisé le jour du crime et n'avait pas pris son traitement médicamenteux.
Un autre point du jugement fait débat : celui de la préméditation, non retenue. En effet, le bourreau du Nordiste avait envoyé des messages avant les faits, annonçant son passage à l'acte. L'homme avait expliqué faire référence à des paroles de chanson.
Une nouvelle audience en appel
Cette affaire n'est pas encore terminée, car le parquet a fait appel de la décision. Une nouvelle audience, à huis clos ou bien ouverte, pourrait redéfinir la peine. Hélène Bouly espère "une condamnation à la hauteur de l'acte commis et de la dangerosité du meurtrier." Et de conclure : "il y a déjà Clément comme victime, c'est suffisant."
En cas de maintien de la peine, le meurtrier pourrait sortir de prison, comme l'explique Me Jano : "il pourrait être libéré conditionnellement après avoir desservi 2/3 de sa peine, c'est-à-dire 40 mois." Or, l'homme est maintenu en détention provisoire depuis le début de l'affaire, c'est-à-dire depuis plus de 40 mois déjà.
Clément Bouly, étudiant à l'Efficom Lille
Clément Bouly, originaire de Nouvelle-Église dans le Pas-de-Calais, était venu fêter son anniversaire lors de ce week-end avec sa petite amie. Mais en allant chercher un petit-déjeuner, peu après 6 heures du matin, l'étudiant en web désign à l'école Efficom de Lille, avait perdu la vie près d'un parc du centre-ville, poignardé en plein coeur par un inconnu.
Le suspect avait été arrêté quelques heures après les faits dans un appartement. La police hongroise avait filmé et diffusé la vidéo de son arrestation. Il avait aussitôt avoué les faits, tout en déclarant ne plus se souvenir de ce moment.