L'ancien avocat entre dans la campagne car il ne veut pas que la région "file entre les mains du RN". Il sera tête de liste dans le Pas-de-Calais et ce sera sa première élection.
Moins d'un an après sa prise de poste en tant que ministre de la Justice dans le gouvernement de Jean Castex, Eric Dupond-Moretti a terminé sa période d'incubation et les symptômes du virus de la politique sont bien là. Dans une interview à La Voix du Nord, l'ancien avocat, né à Maubeuge (Nord), annonce ce vendredi 7 mai qu'il sera tête de liste de la majorité présidentielle (LREM) dans le Pas-de-Calais, lors des élections régionales de juin prochain.
"Je viens faire une campagne de bon sens, pour essayer de régler les problèmes des gens sans leur raconter des histoires. Je le fais pour être élu et pour donner un coup de main en apportant mon énergie et mes idées à Laurent Pietraszewski", explique Eric Dupond-Moretti.
Laurent Pietraszewski, également membre du gouvernement, reste la tête de liste au niveau régional. "J'ai souhaité réunir tous les talents de la majorité présentielle. Mon collègue garde des Sceaux a répondu à mon appel. (...) Eric Dupond-Moretti s'engage dans un territoire qui lui est cher pour incarner avec nous, le rempart républicain face aux extrêmes", a déclaré le secrétaire d'État chargé des Retraites et de la Santé au travail.
Dans le viseur des deux hommes, Marine Le Pen (RN) : "Je ne veux pas que cette terre file entre les mains du RN. (...) Et puis, parce que Madame Le Pen refuse de débattre avec moi. Elle ne veut pas venir à moi, alors je viens à elle", argumente l'ancien avocat. La dirigeante du Rassemblement national est également candidate, mais pas tête de liste, dans le Pas-de-Calais.
L'arrivée du garde des Sceaux dans la campagne n'est pas vraiment une surprise. Cette possibilité était évoquée dans la presse ces jours-ci. Il devrait certainement être un soutien de poids à la liste de Laurent Pietraszewski, en mal de notoriété et dépassé dans les sondages par l'actuel président de région, Xavier Bertrand, Sébastien Chenu, le candidat du RN et Karima Delli, la candidate de l'union de la gauche. "Par le passé, on a eu tellement d’exemples de sondages qui se sont avérés complètement faux. Je dis que les choses ne sont pas faites, mais je ne viens pas ici pour faire de la figuration", répond le ministre de la Justice.
Après avoir été reportées à cause de la pandémie, les élections régionales se tiendront les 20 et 27 juin.