Les syndicats de gardiens de prison ont "claqué la porte" d'une réunion à la Chancellerie samedi matin et réclament, en premier lieu, le départ du directeur de la prison de Vendin-le-Vieil, après l'agression de surveillants.
La ministre de la Justice Nicole Belloubet doit se rendre mardi dans cette prison du Pas-de-Calais, où trois gardiens ont été blessés jeudi à l'arme blanche par l'islamiste allemand Christian Ganczarski, un des instigateurs de l'attentat contre la synagogue de Djerba (Tunisie), qui avait fait 21 morts en avril 2002.
La ministre "ne sera pas accueillie tant que le directeur de Vendin-le-Vieil sera en place", a déclaré à la presse Jean-François Forget, secrétaire général de l'Ufap-Unsa, premier syndicat de l'organisation pénitentiaire. "C'est notre première revendication", a-t-il ajouté à la sortie d'une réunion avec le cabinet au ministère de la Justice, que les représentants des syndicats --Ufap-Unsa, CFT et FO-- ont dit avoir écourtée en raison de l'absence de réponse à leurs réclamations.
"Ils se contentent d'écouter mais ne prennent aucune décision", a déploré M. Forget. Les syndicats critiquent en particulier le récent allègement des conditions de détention de l'agresseur. "Si Mme Belloubet vient mardi", il faut que ce soit "pour récompenser les collègues et annoncer le départ du directeur", a renchéri Gregory Strzempek, secrétaire local de l'Ufap-Unsa à Vendin-le-Vieil.
Une enquête ouverte
La Garde des sceaux a diligenté une enquête pour faire la lumière sur les dysfonctionnements qui ont permis l'agression des gardiens par le détenu allemand condamné à 18 ans de prison et qui arrivait au bout de sa peine. Une enquête qui a déjà démarré et qui permettra à la Garde des Sceaux de prendre "les décisions adaptées dès la remise des conclusions", précise le Ministère de la Justice dans un communiqué publié à l'issue de la réunion.
Les syndicats avaient organisé vendredi des débrayages dans plus d'un tiers des établissements pénitentiaires français et ont appelé à un "blocage total" des prisons lundi. Vendin-le-Vieil est une prison ultra-sécurisée qui doit accueillir prochainement Salah Abdeslam, dernier survivant des commandos des attentats du 13 novembre 2015, lors de son procès en Belgique.
La ministre de la Justice a indiqué que, "de son point de vue", il n'y avait "pas de raison de revenir sur cette décision" à la suite de cette agression.