Le musée du Louvre-Lens, dans le Pas-de-Calais, propose de découvrir certaines œuvres exposées à travers des odeurs créées spécifiquement. Un parcours innovant à découvrir dans "Les Gens de Hauts" dimanche 23 janvier à 12h55 sur France 3 Hauts-de-France.
Décidément, les expériences olfactives sont à la mode ! Le 16 janvier à Nantes, le candidat LFI à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, a marqué les esprits avec son meeting "immersif et olfactif", pour le lancement de sa campagne électorale. Pour autant, la mise à contribution du sens olfactif lors d'un événement n'est pas une première. Cela a déjà été proposé, au cinéma, dans des spectacles ou dans des musées.
On se souvient du tout premier film en "odorama", en 1981, "Polyester", du fantasque John Waters. Les salles de cinéma remettaient alors aux spectateurs une petite carte à gratter, avec 10 numéros correspondant à des scènes du film. Lorsqu’un numéro s’affichait à l’écran, on pouvait gratter la pastille correspondante, délivrant ainsi le parfum ad hoc, comme celui la rose ou de vieilles chaussettes !
En 1995, la Cie Royal de Luxe proposait "Peplum", un spectacle de rue grandiose, entre théâtre et cinéma, au cours duquel des ventilateurs géants envoyaient des odeurs vers les spectateurs. On pouvait y sentir des odeurs de pizza, de fauves ou de cave.
Le Palais des Beaux-arts de Lille avait proposé en 2016 une première expérience olfactive à la parfumeuse lilloise Caroline Caron, en lui demandant d'illustrer des œuvres d'art avec des odeurs.
Sentir des œuvres pour mieux les ressentir
Cette année, le musée du Louvre-Lens prend le relais et a demandé à Caroline Caron de créer des odeurs pour accompagner certaines œuvres de sa grande Galerie du temps.
Regardez un extrait de "Les Gens des Hauts" au Louvre-Lens. Kamini retrouve aisément certains des 15 parfums composant cette odeur du kyphi.
La parfumeuse a ainsi travaillé sur les parfums que l'on connait de l'Egypte ancienne, pour accompagner la présentation des trois sarcophages de la dame Tanetmit, prêtresse de Thèbes (945 - 715 avant J.-C.). Caroline Caron a voulu reproduire le parfum du kyphi, le plus ancien parfum connu, qui date de 3000 ans avant J.-C..
Le kyphi est une sorte d'encens sacré de l'Égypte antique qui se présente sous forme solide. Les Égyptiens le faisaient brûler en l'honneur du dieu Rê. Sa formule est connue grâce aux recettes inscrites sur les murs du temple égyptien d'Edfou et aux récits du philosophe de la Rome antique Plutarque.
Devant la statue de l'empereur romain Marc Aurèle (IIe siècle après J.-C.), Caroline Caron propose de sentir "l'odeur du guerrier", mêlant des effluves de sang, de sueur, de pain, de vin, de bière et de chocolat...
En cette période où la perte de l'odorat est un symptôme fréquent du Covid-19, cela n'a pas de prix !
"Lens, le Louvre autrement", dans "Les Gens des Hauts", un magazine écrit et réalisé par Marjorie Cauwel et présenté par Kamini. Production France Télévisions / HDPM Production.