Le directeur de la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) a démissionné de ses fonctions, après l'agression à l'arme blanche jeudi de trois gardiens par l'islamiste allemand Christian Ganczarski.
Le directeur de la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) a démissionné de ses fonctions, après l'agression à l'arme blanche jeudi de trois gardiens par l'islamiste allemand Christian Ganczarski. "Il m'a indiqué que compte tenu de la situation, les conditions ne lui paraissaient plus réunies pour qu'il puisse diriger l'établissement avec sérénité. En conséquence, il (Richard Bauer) demandait à être relevé de son commandement sur Vendin-le-Vieil", a déclaré Alain Jégo, directeur interrégional des services pénitentiaires, alors que des opérations de blocage des prisons à l'appel de syndicats de surveillants, dont celle de Vendin, étaient en cours.
Sollicitée par l'AFP, la chancellerie a confirmé lundi matin la démission de M. Bauer, sans donner d'indication quant au calendrier de son remplacement à la tête de l'établissement.
Arrivé en 2011, M. Bauer se trouvait toujours au centre pénitentiaire lundi matin et "assurait ses fonctions", a précisé M. Jégo. Les premières opérations de "blocage total" des prisons ont débuté lundi à l'aube à l'appel de syndicats de surveillants qui réclament plus de sécurité après l'agression de la semaine dernière à Vendin-le-Vieil.
L'appel à ce mouvement "reconductible" est lancé par les trois syndicats l'Ufap-Unsa Justice, syndicat majoritaire, la CGT Pénitentiaire et FO Pénitentiaire. "Tant qu'on ne trouvera pas un chemin d'entente avec le gouvernement, on ne lâchera rien", a affirmé M. Forget qui dénonce "l'impunité totale" dans les prisons.
Avant la visite de la ministre
A Vendin-le-Vieil, à une trentaine de kilomètres au sud de Lille, une centaine de surveillants bloquaient à nouveau, "quasiment totalement", la prison lundi matin. L'opposition entre les surveillants et le directeur de la prison est forte depuis jeudi.
La ministre de la Justice Nicole Belloubet doit se rendre mardi dans cette prison ultra-sécurisée du Pas-de-Calais, où trois gardiens ont été blessés jeudi à l'arme blanche par l'islamiste allemand Christian Ganczarski, un des instigateurs de l'attentat contre la synagogue de Djerba (Tunisie), qui avait fait 21 morts en avril 2002. Les syndicats critiquent en particulier le récent allègement des conditions de détention de l'agresseur et réclament le départ du directeur de cet établissement, inauguré en mars 2015 et qui abrite actuellement 100 détenus.