Lupus : un nouveau traitement administré au centre hospitalier de Lens pour "cibler spécifiquement les anomalies"

Jusqu'ici, les traitements contre cette maladie auto-immune provoquaient de nombreux effets secondaires. Une patiente de 34 ans a pu bénéficier de ce nouveau médicament, inoculé au centre hospitalier de Lens, qui devient le deuxième établissement à l'administrer en France.

Une innovation médicale qui pourrait permettre de freiner l'avancée du lupus chez un plus grand panel de malades.

Un nouveau traitement, disponible depuis septembre 2023, a été inoculé au centre hospitalier de Lens (Pas-de-Calais) une semaine après sa sortie. Le CH de Lens est le second à avoir mis en place ce traitement en France. Une réactivité liée à l'implication des docteurs Angélique Lemaire-Olivier et Thomas Penet, et de la cadre de santé Brigitte Boone, dans le traitement du lupus.

Une patiente venue de Sallaumines

Le lupus est une maladie auto-immune : elle pousse le système immunitaire à se retourner contre les cellules saines et peut engager le pronostic vital de celles et ceux qui en souffrent. Ses symptômes sont principalement des douleurs articulatoires et des insuffisances rénales dans le cas d'un lupus dit "systémique", ou l'apparition de taches rouges sur le visage, qui relève d'une autre forme de lupus plus fréquente.

C'est justement de cette forme dite "érythémateuse" dont souffrait la première patiente à avoir reçu le traitement au CH Lens il y a trois mois. Originaire de Sallaumines (Pas-de-Calais), la jeune femme de 34 ans avait déjà été soumise à d'autres médicaments, "mais il n'y avait pas de traitement concluant pour freiner l'avancée de sa maladie", complète la docteure Angélique Lemaire-Olivier. La patiente est la deuxième à recevoir le traitement dans les Hauts-de-France.

Les deux médecins du CH de Lens, qui connaissaient l'existence de ce nouveau médicament, ont donc tout mis en œuvre pour l'acheminer le plus rapidement possible jusqu'à l'hôpital, afin de soigner cette patiente.

Cibler les cellules auto-immunes

Jusqu'à présent, deux types de traitement étaient possibles. Un premier par corticoïdes et un second par immunosuppresseurs. "Les corticoïdes marchent bien et très vite, mais provoquent beaucoup d'effets secondaires", soulève la docteure Lemaire-Olivier. "La patiente étant jeune, nous avons préféré miser sur d'autres traitements." Les immunosuppresseurs, eux, ont l'avantage de traiter la maladie de façon large, mais engendrent une vulnérabilité aux maladies infectieuses.

Ce traitement a l'avantage de cibler spécifiquement les anomalies liées lupus dans l'organisme.

Angélique Lemaire-Oivier, docteure au CH de Lens

Le nouveau traitement mis en place utilise la biothérapie, qui produit un remède à partir de cellules ou de micro-organismes. "Ce traitement a l'avantage de cibler spécifiquement les anomalies liées lupus dans l'organisme : il s'attaque aux molécules de l'immunité pour 'endormir' celles qui provoquent des symptômes." Une avancée qui provoque toujours quelques effets secondaires, comme une vulnérabilité au zona, mais qui peut être palliée par d'autres médicaments.

Ce nouveau traitement est coûteux et ne sera utilisé qu'en deuxième ou troisième intention.

Angélique Lemaire-Olivier

Toutefois, la docteure tient à préciser : "ce nouveau traitement est coûteux et ne sera utilisé qu'en deuxième ou troisième intention, ou face à un patient qui ne tolère pas les autres médicaments." Surtout, la patiente du CH de Lens devra continuer à suivre le traitement toute sa vie, à raison d'une injection toutes les quatre semaines en milieu hospitalier.

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