Suite au mouvement des surveillants pénitentiaires qui a débuté après l'agression de trois surveillants à Vendin-le-Vieil, les syndicats dénoncent des "sanctions" injustifiées de la part de la direction interrégionale des établissements pénitentiaires.
La mobilisation des surveillants pénitentiaires a duré plusieurs jours, dans toute la France mais particulièrement dans la région, déclenchée par l'agression de trois surveillants à la prison de Vendin-le-Vieil. Aujourd'hui, les prisons ne sont plus bloquées mais les répercussions du mouvement se font sentir.
"La direction interrégionale a décidé de sanctionner ceux qui se sont mobilisés", explique Julien Martin, délégué régional Force Ouvrière. Selon lui, plusieurs exclusions temporaires ont été prononcées, pour des durées allant de 5 à 10 jours. "Au départ ça ne devait être que du sursis et ça s'est transformé en ferme", souffle le syndicaliste.
Arrêt maladie ou absence injustifiée ?
Des avertissements ont été envoyés à des agents en arrêt maladie. "Ils considèrent que ce sont des arrêts concertés et que donc il s'agit d'absences injustifiées. Ils ont même osé envoyer un courrier à un collège atteint d'un cancer...", poursuit Julien Martin. D'après lui, environ 200 personnes seraient concernées par ces "sanctions" dans la région.
Mercredi dernier, un courrier était envoyé aux directeurs de prisons, dans lequel Stéphane Bredin, directeur de l’administration pénitentiaire, leur demandait de prendre des sanctions contre le personnel gréviste. "Je pense que ce n'est que la partie émergée de l'iceberg, d'autres sanctions vont tomber", déplore Julien Martin.
Les surveillants ont-ils le droit de grève ?
Non. Les surveillants pénitentiaires sont soumis à un régime spécial qui leur interdit de faire grève. Mais le mouvement de grève de janvier était plus ou moins toléré pendant les négociations avec le ministère de la Justice.Les fonctionnaires de police, CRS, militaires et les magistrats judiciaires ont également interdiction de faire grève sous peine de sanction.