Leurs trois petits-enfants âgés de 1, 3 et 5 ans ont été rapatriés de Syrie.
Après des années de lutte, le soulagement. Lydie et Patrice Maninchedda, qui se battaient pour obtenir le rapatriement de leurs petits-enfants âgés de 1, 3 et 5 ans bloqués dans un camp en Syrie, ont obtenu gain de cause : les trois enfants ont été rapatriés vendredi.
Les enfants vivaient dans des conditions déplorables dans le camp de réfugiés d'Al-Hol. Leur mère, une ancienne étudiante lilloise, est décédée et leur père, un Allemand qui l'avait emmenée en Syrie et avait rejoint l'État islamique, est en prison.
"C'est un bonheur, mais un bonheur amer parce qu'on sait qu'on n'a plus notre fille" a confié Lydie Maninchedda depuis son domicile Libercourt, près de Lens (Pas-de-Calais). "Et puis, c'est un nouveau départ. Ce qu'on souhaite, c'est bien sûr les voir le plus rapidement possible, ça mettra un petit peu de temps."
"La fin d'un premier calvaire"
"Il faut déjà qu'ils soient soignés, je pense que c'est le plus important, et puis ensuite on ira les voir, on verra quand on pourra les voir et puis petit à petit on va les apprivoiser, on leur donnera tout l'amour qu'on a à leur donner et qu'on n'a pas pu leur donner jusqu'à présent." Et Patrice Maninchedda d'ajouter : "C'est la fin d'un premier calvaire.""On ne retrouvera malheureusement plus notre fille, mais par contre nous sommes heureux de pouvoir retrouver ces petits enfants et j'espere qu'on nous les confiera et qu'on pourra les élever et qu'elle soit fière d'eux, où qu'elle soit" poursuit la Libercourtoise.
"Ils ont un avenir"
Et d'assurer : "Ils ont un avenir, ils sont sur le territoire français, ils ont un avenir, ils sont en sécurité, ils vont retrouver la santé. Ils vont devenir des citoyens français. Ils sont arrivés aujourd'hui [vendredi], j'ai appris ça par le Quai d'Orsay, et donc ils vont être soignés d'abord dans un premier temps, c'est le plus important pour nous de les savoir en sécurité, et puis maintenant nous attendrons de pouvoir aller les voir et puis Me Pradel va nous aider a avoir la garde de nos enfants.[? Communiqué de presse]
— Martin Pradel (@MartinPradel) 15 mars 2019
Sur le retour en France des enfants détenus dans les camps de prisonniers en Syrie. pic.twitter.com/OTw4mentKt
Il y a déjà du mieux, par rapport à la situation que vivaient les trois petits garçons à Al-Hol. "On est vraiment contents puisque là ils se retrouvent en sécurité par rapport à ce qu'ils ont vécu dans le camp" souligne Patrice Maninchedda.
"Ils ont quand même vécu dans un environnement pas fait pour les enfants puisque c'est quand même insalubre, pas suffisamment de nourriture, aucun soin médical, là je pense qu'ils seront certes dans un hôpital, puisqu'ils ont besoin de beaucoup de soins, le plus petit avec sa jambe cassée, le deuxième qui a des problèmes intestinaux, l'aîné qui est très perturbé. Ils ont besoin de beaucoup de soins."
"Oui, nous remercions l'État français d'avoir entendu la peine de grands-parents, de parents qui ont perdu une fille de 26 ans" reprend Lydie Maninchedda, "et puis d'avoir rapatrié ces petits innocents qui n'avaient pas demandé à naître là-bas, ni à partir là-bas."