L'annonce d'une rupture conventionnelle collective au sein du site Roquette de Lestrem ne passe pas. Plus de 200 postes sont menacés. Salariés et syndicats se mobilisent.
Ce mercredi 23 juin à la mi-journée, la CFDT a lancé un rassemblement et une marche pour l'emploi qui a réuni 700 salariés du site de Roquette à Lestrem, entreprise française spécialisée dans les ingrédients d’origine végétale.
Le but : protester contre l'annonce d'une rupture conventionnelle collective (RCC) qui vise à supprimer 235 postes sur la base du volontariat dans les quatre entités de Roquette en France. 80% de ces suppressions concernent le site de Lestrem, dans le Pas-de-Calais, qui emploie 2700 personnes.
On a posé trois questions à Benoît Fumery, délégué syndical central CFDT, pour comprendre ce qui se jouait dans cette mobilisation.
Quelles sont vos revendications au sein du site de Roquette à Lestrem ?
On veut supprimer 235 postes chez Roquette France dont 200 à Lesterm. C'est surtout les catégories qui sont dans l'operationnel, le circuit, la maintenance, la production, qui sont concernés. Le problème, c'est qu'on va avoir énormément de difficultés pour les replacer dans les entreprises. Les nouveaux postes sont hautement qualifiés, beaucoup d'opérateurs ne pourront pas y prétendre. La direction dit qu'elle supprime des postes mais pas des emplois. Sauf que quand on va au fond des choses, on voit qu'ils veulent supprimer 235 salariés de l'entreprise. Aujourd'hui, la rupture conventionnelle collective concerne 1381 salariés.
Dans quel état d'esprit se trouvent les salariés ?
Les salariés sont inquiets. Quand on vous annonce que votre poste va être supprimé, vous vous posez la question de savoir quel poste vous allez occuper et la place que vous aurez. Ils ne savent pas du tout où ils vont aller, s'ils vont quitter l'entreprise, s'ils vont pouvoir y rester, c'est le flou total.
On avait des demandes de salariés assez importantes qui ne comprennent pas le but de la rupture conventionnelle collective et la suppression de postes. C'est pour ça qu'on les a rassemblés ce mercredi 23 juin, pour leur expliquer les avancées des négociations : la direction, dans l'accord de rupture conventionnelle, propose une prime pour que les salariés quittent l'entreprise. Mais comme elle disait qu'elle voulait supprimer des postes mais pas supprimer des emplois, on a dit "d'accord, l'argent qui est mis pour que les salariés s'en aillent doit être utilisé pour que les salariés restent".
Et pour la suite, quelles sont vos actions à venir ? Un calendrier en tête ?
La direction veut qu'on signe l'accord de rupture conventionnelle collective pour le 15 juillet au maximum. On leur a expliqué que rien ne sera signé le 15 juillet. On prévoit une assemblée générale le 15 septembre prochain durant laquelle on soumettra l'accord au vote des salariés.