Après plus de 6 mois de fermeture, le collège Jean Rostand de Marquise accueille de nouveau l'ensemble de ses élèves dans un collège "en kit". Des pré-fabriqués ont été installés pour abriter les salles de classe.
La sonnerie retentit, il est 8 heures, jour de rentrée au collège Jean Rostand de Marquise. Les premières grappes d'élèves font leur apparition dans la cour de récréation. Autour d'eux, une dizaine de bâtiments sur deux niveaux, construits en pré-fabriqués. Ce sont leurs nouvelles salles de classes. Sur chacun des bâtiments, une grande lettre correspond à une matière : “E c’est arts plastiques, I c’est SVT, J c’est histoire…” Matéo liste une à une les salles de cours, il a déjà pris ses repères.
Certaines classes avaient déjà réintégré ce nouveau collège dès la fin mars. Mais aujourd'hui, pour la première fois, l'ensemble des élèves découvre ce nouveau collège construit en conteneurs. "Ce n'est pas un gros changement. C'est un peu comme avant, comme l'ancien collège finalement. La seule différence : il y a peut-être un peu moins de salles" analyse Matéo.
Depuis ce matin, 900 élèves du collège Jean Rostand se sont donc retrouvés pour la rentrée. Une première depuis la fermeture de l’ancien bâtiment en novembre. Des problèmes de corrosion fragilisaient la structure du bâtiment. A l’époque, les élèves sont alors envoyés par niveaux vers d'autres établissements de la région. Certains font même cours dans un centre de vacances à Ambleteuse. Et le retour vers ces "vraies" salles de classe est parfois difficile. “Je préférais être dans le centre de vacances, c’était marrant” confie en riant Julie, élève en 3e. Elle avoue : “quelques fois on se perd un peu ici, on ne sait pas encore où toutes les classes se trouvent.”
Pour la plupart des professeurs, les repères viendront avec le temps. La rentrée du jour se fait dans des conditions quasiment normales. “C’est positif, on retrouve un lieu dans lequel on peut travailler, on a de l’espace, on retrouve nos habitudes et nos outils de travail. Et puis, c’est le mieux pour les élèves, ils retrouvent enfin un environnement adapté" souligne Rémi Kirchmeyer, professeur d'arts plastiques.
Un chantier de 11 millions d'euros
Cette rentrée des classes marque aussi la fin d’un chantier de près de trois mois pour construire ce collège en kit. Au total, le département aura déboursé près de 11 millions d’euros. “C’est un soulagement de voir la réaction des enseignants et des élèves qui retrouvent des conditions normales ce matin. C’était la bonne décision : il fallait fermer l’ancien collège et faire en sorte de donner aux élèves et aux équipes pédagogiques des conditions normales. Construire ce collège en trois mois, c’était une prouesse technique et humaine” se félicite Jean-Claude Leroy, président du département.
Au total, 300 “cellules”, comprendre salles, sont réparties dans ces bâtiments pré-fabriqués. Il y a même une cantine, avec self-service. Une donnée essentielle, dans un collège qui accueille en majorité des demis-pensionnaires. “Il fallait rassurer les parents d’élèves à ce niveau” observe Eliane Nowicki, la cheffe d'établissement, soulagée par cette réouverture : “C’est très important que tout le monde puisse s'y retrouver. L’intérêt premier est pédagogique. Les élèves et les enseignants ont fait face à des conditions de travail très dégradées et retrouvent aujourd’hui une normalité. Le deuxième point c’est la convivialité. C’est important que les élèves puissent de nouveau retrouver leurs camarades des autres niveaux et se réunir dans la cour de récréation, c’est plus convivial” souligne la principale.
Avec cette rentrée “presque normale”, l’établissement fait tout de même face à un défi : continuer d’attirer de nouveaux élèves. “Il faut aussi rassurer les parents des futurs élèves du secteur sur le fait que les conditions de travail sont bonnes.” Pour cela, le collège organise une journée portes ouvertes le 13 mai prochain. Un collège en kit, conçu pour être provisoire. Un appel d'offres a été formulé par le département auprès de cabinets d'architectes pour concevoir un nouveau collège pérenne. Le département espère finir le chantier pour la rentrée 2027.