Entre le samedi 8 et le lundi 10 juillet, deux embarcations de 51 et 74 migrants ont été prises en charge par les secours maritimes. Nouvelle illustration, après le sauvetage de 686 naufragés vendredi dernier, de l'intensification des passages outre-Manche ces dernières semaines, à la faveur d'une météo clémente.
Après l'accalmie du début d'année, le nombre de traversées repart à la hausse sous l'effet d'une météo favorable. Dernier exemple en date : deux embarcations sur lesquelles étaient montés 51 puis 74 migrants ont été prises en charge par les secours maritimes, dans la nuit de samedi 8 à dimanche 9 juillet et celle du 9 au 10 juillet.
Le premier rafiot s'est retrouvé "en difficulté" au large de Berck, à la suite "d'une panne de moteur", indique la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord, qui a engagé le navire Esvagt Charlie en soutient des naufragés. Le second, également en situation de détresse au large de Gravelines, a été pris en charge par le patrouilleur de service public Pluvier de la Marine nationale.
Une hausse des traversées en juin
Les autorités françaises s'étaient félicitées du repli des tentatives de traversées de migrants sur les cinq premiers mois de l'année. En effet, de janvier à mai 2023, les passages réussis outre-Manche avaient baissé de 17%, passant de 8.822 en 2022 à 7.296 cette année, indiquait le ministère de l'Intérieur. "Les résultats présentés démontrent un engagement absolu des forces de sécurité intérieure et une coordination fructueuse entre les dispositifs terrestre, aérien, et maritime", se targuait alors le ministère.
Pourtant, l'association Utopia 56 fait remarquer le retour à la hausse des candidats à l'exil depuis le mois de juin. Dans un communiqué, daté du 11 juillet, l'organisme mobilisé en faveur des exilé.e.s déplore une augmentation "de 22% des traversées en juin malgré la militarisation de la frontière." Mitigeant le bilan positif des autorités françaises.
Utopia 56 dénonce les risques d'une "répression accrue"
L'association militante pointe également les effets dangeureux d'une "répression accrue" sur la frontière. "Les personnes partent de toujours plus loin, explique-t-elle. Nous avons reçu des appels de groupes sur tout le littoral, de la frontière belge jusqu’à Berck, soit une zone d’environ de 130 km de côte, multipliant parfois la distance de traversée par 3 ou 4 et augmentant énormément les risques."
Pour rappel, le 7 juillet dernier, un triste record était battu. Sur la même journée, quelque 686 hommes, femmes et enfants, avaient tenté de rejoindre les côtes du Royaume-Uni, sur 13 embarcations différentes.