Le départ du convoi est prévu à 9h30 ce samedi 14 septembre 2024 depuis Neuville-sous-Montreuil et partira en direction de la sous-préfecture. D’autres collectifs comme celui des riverains de la Liane ou encore de l'Audomarois se joindront également à la manifestation.
Touché à 4 reprises l'année dernière, Marc Leroy, imprimeur à Boulogne-sur-mer, a décidé de prendre les devants en protégeant son entreprise par ses propres moyens. Depuis lundi des travaux de curage de ses réseaux d'évacuation d’eau sont en cours, une opération qui lui coûte 5000 euros : “On fait tout pour se protéger, on commence à mettre en place des solutions mais s’il y a un mètre d’eau, on ne pourra plus faire grand-chose”.
Chaque jour où il pleut, on est inquiet, on a peur que ça revienne.
Un sinistré de Montreuil
Située dans la zone industrielle de la Liane, très durement touchée l'automne dernier, son imprimerie n’a toujours pas retrouvé son niveau d’activité initial, même un an après.
Seule une de ses 5 rotatives est en état de marche. Alors même s’il fait preuve de résilience, il n’a d’autres choix que de revoir la structure de son entreprise pour continuer à pouvoir exercer son activité : “Le chiffre d’affaires est en baisse, tout comme l’activité, ce qui génère des pertes financières. Cela rend donc l’entreprise moins viable d’où la nécessité très probable dans les prochaines semaines de restructurer l’activité et de réduire les emplois directement affectés aux machines à l'arrêt”.
Colère des habitants sinistrés : une manifestation prévue
À quelques kilomètres de là, dans le Montreuillois, les habitants sont eux aussi très inquiets. Une action est prévue ce samedi 14 septembre à l'initiative du CHECA, le Collectif du Haut Estuaire de la Canche et de ses Affluents. Objectif : faire entendre leur inquiétude mais aussi leur colère quant à l’avancement des travaux de lutte contre les inondations comme nous explique Yovan Tricot, membre du collectif: “Les gens sont en colère, ils ont besoin de s’exprimer, on attend des réponses techniques et pas politiques. Il n’y a rien qu’y avance. Les coulées de boue qui se sont déjà produites le week-end dernier, ce n’est qu’un triste rappel de ce qui nous attend prochainement.”
On se sent méprisés, on ne voit pas d'avenir sur notre territoire. C’est une catastrophe humaine, les biens ne valent plus rien !
Yovan Tricot, membre du Collectif du Haut Estuaire de la Canche et de ses Affluents
Il nous assure également que cette opération ne serait que la première d'une longue série si rien ne bouge : “On se sent méprisés, on ne voit pas d'avenir sur notre territoire. C’est une catastrophe humaine, les biens ne valent plus rien ! C’est tout un patrimoine perdu qui avait été construit pour les enfants et les petits enfants. Partir, pour aller où ? Aujourd’hui, on n’a plus rien à perdre”.