Elue d'opposition à Hénin-Beaumont depuis 2014, la cheffe des écologistes a incontestablement marqué la campagne des législatives anticipées. Combattante de la première heure du Front - devenu Rassemblement -national, certains l'imaginent à Matignon alors que le Nouveau Front Populaire est arrivé en tête des élections.

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Elle ne quitte plus sa veste verte qu’elle a en deux exemplaires. Depuis l’annonce de la dissolution par Emmanuel Macron au soir des élections européennes, la jeune Héninoise de 37 ans passe de plateau télé en studio radio et enchaîne les manifestations contre l’extrême droite, toujours vêtue de ce vert, caractéristique de son parti. Celui dans lequel elle milite depuis plus de 15 ans.

Petite fille d’agriculteurs de Beaumont-en-Artois (qui deviendra Hénin-Beaumont après fusion à la fin du XXème siècle), ce qu’elle ne manque pas de rappeler pendant la crise agricole qui veut opposer les exploitants aux écologistes, Marine Tondelier est toujours restée attachée à sa ville, à sa terre. En 2009, elle rejoint EELV après s’être rendue à un meeting de José Bové à Lille. Un parti avec lequel elle mène son premier combat politique, chez elle, à Hénin-Beaumont, face à Marine Le Pen. Nous sommes en 2012.

"Vaccinée" depuis 2012 contre l’extrême droite à Hénin-Beaumont

Tandis que Marine Le Pen, le socialiste Philippe Kemel et au leader du Front de Gauche Jean Luc Mélenchon se disputent sur notre plateau de La Voix est Libre lors du débat de la 11ème circonscription, Marine Tondelier avertit : "le bassin minier, il est fatigué, il est fâché et il devient furieux". L’avenir lui donne raison, le RN devient, élection après élection, la première force du bassin minier. Dimanche dernier, plus d’un électeur sur deux a voté pour le Rassemblement national dans le Pas-de-Calais.

Un combat contre le FN – aujourd’hui RN – qui guide l’écologiste dès son élection dans l’opposition à Hénin-Beaumont face au maire Steeve Briois. Elle le dira d’ailleurs dans son livre Nouvelles du front, paru en 2017 (et en accès libre), qu’être dans l’opposition d’une mairie Front National a forgé son caractère. Un livre dans lequel elle affirme "comprendre et parfois partager la colère des électeurs du FN". Un livre pour permettre aux lecteurs de devenir non pas des "complices" mais des "témoins avisés" du fonctionnement du parti d’extrême droite pour être "capable à l’avenir de convaincre sans exorciser".

Fer de lance du Nouveau Front Populaire

Combattre l’extrême droite, la secrétaire nationale des Ecologistes depuis décembre 2022, en fait sa priorité. Moins de 24 heures après l’annonce de la dissolution, elle annonce devant le siège des Verts qu’un accord a été scellé entre les 4 principaux partis de gauche pour faire bloc face au RN : "nous l’avons fait, scande-t-elle. Nous serons au rendez-vous".

Avant même le premier tour, elle lance un appel aux désistements républicains, écrivant même aux dirigeants des partis centristes (UDI, Modem, Renaissance, Horizon). Au lendemain du 30 juin, devant le score historique du RN, des sanglots dans la voix, elle dénonce le "ni, ni" de Bruno Le Maire. "C’est un comportement de lâche et de privilégié, lance l’Héninoise dans la matinale de France Inter. Ce n’est pas à la hauteur de l’Histoire".

Alors qu’elle devait représenter le Nouveau Front Populaire pour le 3ème débat face à Gabriel Attal et Jordan Bardella, ce dernier refuse, posant comme condition que ce soit Jean-Luc Mélenchon. Celle-ci l’interpelle alors sur les réseaux sociaux : "c’est à mon tour de représenter notre coalition au 3e débat. Dois-je comprendre que vous n’osez pas débattre avec moi ?". Jordan Bardella ne répondra pas.

Et si c’était elle ?

Dans l’entre-deux tours, elle ne dit pas non à une coalition, une alliance de Républicains contre le RN. Dimanche soir, c’est finalement la gauche qui est en tête à une vingtaine de sièges près. Au siège des écologistes, Marine Tondelier s’affiche avec sa veste verte, évidemment. Sourire non dissimulé, elle annonce que le NFP est en tête : "laisser notre nation aux mains de l’extrême droite sans jeter toutes nos forces dans la bataille n’était clairement pas une option, alors merci".

Que va faire désormais la conseillère régionale d’opposition, celle-là même qui reconnaissait une collaboration républicaine avec le LR Xavier Bertrand, en évoquant un 3ème tour, si le RN perdait… ? Les négociations au sein du Nouveau Front Populaire ont débuté dès l’annonce des résultats au soir du second tour et le nom d’un ou d’une premier.e ministre issu de la gauche doit être présenté à Emmanuel Macron dans la semaine.

Mais qui ? Interrogée sur TF1 ce lundi 8 juillet, Marine Tondelier en dresse le portrait-robot : une personne "très alignée sur le programme du nouveau front populaire (...), capable d’apaiser la France qui en a grandement besoin (...), qui fasse consensus (et) qui ait de l’expérience et de la compétence". Et si c’était elle ?

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