Les agriculteurs du Pas-De-Calais se sont mobilisés le 4 décembre dans le béthunois pour protester contre les lourdeurs administratives. Avec leurs tracteurs, ils ont sillonné routes et rond-points avant de s'arrêter à la communauté d'agglomération de Béthune-Bruay et la sous-préfecture de Béthune.
Les journées se suivent sans que les mobilisations faiblissent pour les agriculteurs. Le 4 décembre, une action de contestation a cette fois-ci pris forme près de Béthune.
À l'appel de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs, tous sont venus en tracteur pour dénoncer des normes administratives trop lourdes. Le point de ralliement a été fixé à 10 heures sur un rond-point de Béthune. Près de 50 engins agricoles ont répondu à l'appel, avant de se diriger vers les institutions administratives du béthunois. Leur objectif : se faire entendre.
"Des multiples contraintes au niveau local et national"
Sur le rond-point des agriculteurs font part de leur inquiétude, comme Laurent Ledru, président FDSEA Norrent-Fontes. "Symboliquement, aujourd'hui, on est là avec les enfants, parce qu'on aimerait passer plus de temps avec eux que dans les papiers. Pour l'avenir, c'est aussi pour eux, car si c'est eux la relève, il faut qu'il y ait moins de complexité dans les papiers."
Gabriel Trolet, son confrère président de la FDSEA Béthune complète, "il y a des contraints multiples, aussi bien au niveau local qu'au niveau national, avec des réglementations qui touchent spécifiquement le métier agricole. Des documents d'urbanisme qui sont en train d'être revu qui pourraient impacter le développement des exploitations, et tout ce qui concerne la réglementation européenne par rapport aux contraintes spécifiques qui pèsent sur l'élevage."
Des institutions à l'écoute
À 11 heures, une dizaine de tracteurs du convoi a ensuite repris la route vers la communauté d'agglomération de Béthune-Bruay. Une délégation a été reçue par Olivier Gacquerre, maire de Béthune et président de la communauté d'agglomération.
Sur le parvis de cette dernière, l'édile s'est montré à l'écoute, échangeant pendant de longues minutes avec des agriculteurs présents sur place. Concerné, il a promis de se saisir des dossiers à bras-le-corps, allant jusqu'à récupérer les numéros de téléphone des agriculteurs.
"On se sent soutenus oui, après, il faudra voir les actes. On sait très bien que Mr le maire n'a pas tous les pouvoirs. Il a dit qu'il était concerné aussi à son niveau par la surcharge administrative, je pense qu'il comprend nos problèmes", s'est exprimé Laurent Ledru à l’issue de sa rencontre avec Olivier Gacquerre. "On a 400 000 normes en France, 5 000 décrets, 11 500 lois, on est tous perdus. On a l'impression qu'à chaque fois qu'on engage une action, on est sous un risque potentiel d'être puni", confirme le maire.
Il faut que toutes ces lois cessent et il faut qu'on nous entende.
Agriculteur mobilisé
Mais le convoi de tracteurs ne s'est pas arrêté là et a poursuivi son chemin, sous le bruit assourdissant des klaxons, jusqu'à la sous-préfecture de Béthune. "Trop de lois, trop de travail administratif, beaucoup trop d'administratif, il faut que toutes ces lois cessent et il faut qu'on nous entende", dénonce un agriculteur sur place.
Une délégation composée de quelques agriculteurs syndiqués y a été reçue par Sébastien Bécoulet, sous-préfet, à l'abri du regard des journalistes. À l'extérieur, les autres agriculteurs mobilisés ont allumé un feu devant le bâtiment.
Aux termes de ces deux rencontres avec les politiques locaux, les agriculteurs ont pu assouvir leur besoin d'échange avec les instances de l'État.
Au regard de l'instabilité politique qui guette le gouvernement, à quelques heures du vote de la motion de censure, les agriculteurs ne cachent plus leur lassitude. Ils ont conscience que tout ce combat pourrait repartir de zéro.