Le procès en appel du père de la petite Émilie aura été éprouvant. Le verdict est tombé : 30 ans de réclusion pour Jean-Philippe Caux, coupable des faits de tentative d'assassinat sur sa fille, dont 20 ans de sûreté comme en première instance. Le tout assorti d'un suivi socio-judiciaire de 10 ans.
Jean-Philippe Caux, 47 ans aujourd’hui, a-t-il tenté de tuer sa fille Émilie de façon délibérée et préméditée ? C’est la question à laquelle ont répondu les jurés ce 24 mai.
Le 19 janvier 2020, sa voiture était retrouvée en feu après avoir foncé dans un pylône. Que s’est-il passé ? L’accusé a expliqué avoir évité un scooter, puis un animal, avant de rester sur sa dernière version, s’être assoupi.
D’après les experts, le véhicule roulait à une vitesse de 95km/h au moment de l’impact avec le pylône. Mais les pompiers, arrivés sur place 10 minutes après l’accident, affirment que le véhicule s’était embrasé immédiatement. Des experts ont alors retrouvé des bidons d’essence dans le véhicule, qui, lui, roulait au diesel. De l’essence a aussi été retrouvée sur les vêtements de la fillette âgée de 8 ans au moment des faits.
En ce dernier jour de procès, le parquet a fait ses réquisitions : la perpétuité assortie de 18 ans de peine de sûreté. Le délibéré est attendu dans la soirée.
Un homme "narcissique"
C’est un témoin, Mr Francisco Morelle, qui passait sur la route avec sa fille. Il est intervenu tout de suite en sortant Émilie des flammes. Il dit qu’il se souviendra toute sa vie de ce moment. La mère d’Émilie parle de lui comme d'un héros, qui l’a sauvée. Mr Caux, lui, était alors sorti du véhicule, hagard, selon les témoins.
Les experts en psychiatrie ont parlé d’un homme "narcissique", qui ne supporte pas la contradiction. À de nombreuses reprises, l’accusé est intervenu, pour donner sa vision des choses sur les faits, ou les témoignages. Son fils issu d’un premier mariage, est venu à la barre déclarer que son père aurait déjà mis de l’essence dans une voiture avec lui à l’intérieur alors qu’il n’avait que 11 ans. Finalement, il avait fait un long tour de voiture et l’avait redéposé. Ce que nie l’accusé, qui n’entretient plus de relations avec ses deux fils depuis des années, bien avant l’accident.
Jean-Philippe Caux conteste beaucoup de ce qui est dit à la barre. Lors du premier procès, il parlait même d’un "complot". Il continue de clamer son innocence.
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Sa fille aujourd’hui âgée de 13 ans, est lourdement handicapée, sa mère s’occupe d’elle à plein temps. Pour elle, c’est Émilie qui a été condamnée "à perpétuité". Lors du premier procès, Jean-Philippe Caux avait écopé de 30 ans de prison ferme dont 20 de sûreté et une obligation de soins durant 9 ans. La maman d’Émilie espérait une peine au moins aussi forte.