Laurent Perin, délégué CGT finances, après 15 années de terrain à Roubaix notamment, estime qu'aujourd'hui c'est le temps de l'hommage et du recueillement. Il pense qu'ensuite, un dialogue devra permettre de mettre à plat un certain nombre de choses, dans un contexte de violence qui a évolué. Sur 35 000 contrôles par an en France, on déplore une centaine d'agressions, officiellement.
Quelle est votre réaction face à ce drame ?
Evidemment, c'est l'effroi, beaucoup d'émotion, de la tristesse avec des pensées très fortes pour la famille de la victime et sa collègue agressée. Ainsi qu'aux autres collègues qui, ce matin, doivent aller contrôler des entreprises. Il y a une sidération, l'état d'esprit de beaucoup de personnes est très compliqué encore ce matin.
Que savez-vous sur ce dossier et pourquoi deux personnes allaient contrôler ce brocanteur ?
Je ne veux pas entrer dans les détails. Il y a une enquête. Concernant les vérifications fiscales, on peut aller sur le terrain à deux pour des problèmes techniques, informatiques, ou pour des questions sensibles. Dans ce dossier, je crois qu'on était à la conclusion d'un dossier tendu, sensible.
Vous avez été sur le terrain pendant 15 ans, la tension est-elle plus forte aujourd'hui ?
Il y a une centaine d'agressions physiques ou verbales en France par an. Sachant qu'il y a beaucoup d'agressions verbales qui ne sont pas recensées car pas signalées. Mais sur les 100 comptabilisées, cela se traduit par beaucoup d'arrêts de travail. Dans un contexte économique plus difficile, c'est davantage tendu. La preuve en est, c'est que pour les centres accueillant du public encore ouverts, les agents de sécurité engagés sont nettement plus nombreux.
Il y a une centaine d'agressions physiques ou verbales en France par an [...] Dans un contexte économique plus difficile, c'est davantage tendu. La preuve en est, c'est que pour les centres accueillant du public encore ouverts, les agents de sécurité engagés sont nettement plus nombreux.
Laurent Perin, délégue CGT finances
Comment sécuriser davantage ces contrôles ?
L'intervention des forces de l'ordre pour accompagner les agents est possible, mais concrètement, je ne l'ai jamais vu. Imaginez, il y a 35 000 contrôles par an en France. En tout cas, il faut remettre à plat les choses. Dans le contexte actuel, les agents qui vont contrôler des entreprises sont en première ligne. Il faut un échange avec l'administration, les responsables. Il faut qu'il y ait un dialogue pour que cela ne se reproduise pas. Mais le temps est aujourd'hui à l'hommage.
Où serez-vous justement pour cet hommage ?
Je serai à la direction lilloise. Une minute de silence est organisée partout en France et, dans le Pas-de-Calais, les services fermeront plus tôt ce matin. L'émotion reste très forte.