Bonne nouvelle : vous pouvez observer de plus en plus d'écureuils roux dans l'Audomarois, autour de Saint-Omer. Mais pour que ça dure, mieux vaut lever le pied en forêt ! Les cadavres de ces animaux sont de plus en plus nombreux sur le bord des routes, surtout à cette période.
Voilà une dizaine d’année que l'écureuil roux est de retour dans l’Audomarois. Avec son pelage flamboyant, ses oreilles pointues et sa queue en panache, impossible de le confondre avec un autre. Si son retour dans le secteur est une bonne nouvelle, il est de plus en plus menacé par les activités humaines.
"Toutes les deux semaines environ on reçoit des observations de cadavres d’écureuils sur le bord des routes, note Luc Barbier, chargé de mission au parc naturel régional des caps et marais d’Opale. Ça arrive surtout sur les routes forestières qui traversent son habitat principal." L'écureuil roux est présent dans 487 communes sur les 1 641 que comptent le Nord et le Pas-de-Calais, soit sur près de 30 % d'entre elles.
Face à cette recrudescence des accidents, une seule solution : "lever le pied en forêt", demande Luc Barbier qui a trouvé un écureuil mort sur le bord d’une route il y a encore quelques jours. "La bonne nouvelle, c’est qu’il occupe une place de plus en plus importante dans l’écosystème local, et la mauvaise, c’est que les accidents sont également de plus en plus fréquents", résume-t-il.
Construire un écuroduc ?
Autre solution possible : la construction d'un écuroduc, une corde assez large ou une petite passerelle reliée à deux arbres d'un bord à l'autre de la route pour permettre à ces animaux de traverser en toute sécurité. "Mais cela suppose beaucoup de démarches pour obtenir l'accord du service de la voirie, il faut que le dispositif soit assez haut pour ne pas gêner les camions, que les piquets soient assez loin de la route...", énumère Vincent Cohez, vice-président de la Coordination mammalogique du Nord de la France (CMNF).
Cet appel à la prudence est d’autant plus d’actualité que nous sommes en pleine période de "migration printanière", pendant laquelle les animaux cherchent activement un partenaire pour se reproduire. "Ça ne concerne pas que les écureuils, mais aussi les hérissons ou les batraciens : ils redoublent d’activité et sont donc plus présents sur les axes routiers", ajoute le chargé de mission au parc naturel régional des caps et marais d’Opale. Une période qui s’étale de février à mi-mai et qui peut varier en fonction de la météo.
Les écureuils pouvant parcourir jusqu'à 12 km par jour, le trafic routier est la première cause de mortalité chez cette espèce. "Certains se déplacent dans des zones urbanisées, notamment dans le bassin minier, et traversent parfois des routes très passantes et même des autoroutes", ajoute Vincent Cohez qui a coordonné l'étude "Ch't écureuil", recensant leur population de 2009 à 2011.
Mais l’écureuil n’est pas présent que dans les forêts ou les marais de l’Audomarois, il peut aussi bien élire domicile dans un arbre de votre jardin ou d’un parc urbain. Même s’il n’est pas farouche, il reste assez difficile à observer : "il passe beaucoup de temps à dormir ou en haut des arbres, explique Luc Barbier. Mais si on installe une mangeoire avec des fruits secs, on a des chances de l’observer." Amis des écureuils, vous savez ce qu’il vous reste à faire.