Ce jeudi 27 février, le procès du braquage du fourgon blindé en 2011 à Roclincourt a commencé avec de multiples péripéties. Redoine Faïd, le principal accusé, a refusé de sortir de sa cellule et ses avocats ont demandé le report du procès. Après des délibérations, le procès est finalement maintenu.
Le procès du braquage du fourgon blindé en 2011 reprend... mais en l'absence de Redoine Faïd et de ses avocats. L'audience devait commencer ce jeudi 27 février mais le principal accusé a refusé de sortir de sa cellule de prison, amenant à une suspension de l'audience et à des délibérations sur la tenue ou non du procès jusque tard dans la soirée.
Les trois avocats de Redoine Faïd ont refusé de participer au procès en l'absence de leur client. Ils dénoncent ses conditions de détention et le dispositif de sécurité mis en place pour le procès qui "intimiderait les jurés". Ils s'appuient sur l'expertise médicale qui déclare que l'état de santé de Redoine Faïd est trop faible pour qu'il soit jugé.
Le braqueur récidiviste aurait perdu 7 kg, et n'aurait pas bu depuis 8 jours, date du début de sa grève de la faim entammée pour contester son non transfèrement de la prison de Vendin-le-Vieil où il est incarcéré, à celle de Longuenesse, plus proche du tribunal de Saint-Omer.
"La cour d'assises a décidé de maintenir l'examen de cette affaire alors que nous avons un client entre la vie et la mort, toujours pas hospitalisé et qui est en cellule. Nous avons décidé de quitter le banc de la défense parce que dans ces conditions là, que voulez-vous que nous fassions ? [...] On n'a rien à faire ici. [...] On est dans une impasse car il faut que la justice passe coûte que coûte et que Redoine Faïd soit renvoyé définitivement aux oubliettes", dénonce Me Frank Berton, l'un des trois avocats.
"Quand quelqu'un joue avec sa vie, c'est qu'il est désespéré"
Pour l'avocat général, Redoine Faïd a créé lui même les conditions de son état de santé. Il redoute un précédent, celui de voir, à l'avenir, d'autres prévenus user de la grève de la faim pour repousser leur procès.
Au contraire, pour l'avocat du braqueur multi-récidiviste, Frank Berton, "Quand quelqu'un joue avec sa vie, c'est qu'il est désespéré, car la seule chose qui reste à Redoine Faïd, c'est sa vie. Il n'a rien d'autre. Il la met dans le plateau de la balance, ça n'émeut pas la cour."
Outre les conditions de santé du principal accusé, les avocats de la défense demandent un report en raison de la grève des avocats et de l'incompétence de la cour d'assises du Pas-de-Calais à juger des dossiers instruits par la juridiction interrégionale spécialisée de Lille.
Les trois avocats de Redoine Faïd quittent le procès
Dans la soirée de ce jeudi 27 février, la cour a refusé ces arguments en bloc pour garantir des délais raisonnables de jugement et pour que la grève de la faim du braqueur multi-récidiviste ne fasse pas office de précédent.
Me Yasmina Belmokhtar, avocate de Redoine Faïd, a été désignée commis d'office à la suite de son retrait et de celui des deux autres avocats. Mais elle a refusé de donner suite à cette désignation.
Les trois avocats ont déposé des pourvois en cassation et vont demander au président qu'il les examine de suite. Ils se sont rendus ce vendredi 28 février matin à la prison de Vendin-le-Vieil pour constater les conditions de détention de leur client tandis que le procès a lui repris.