9 départements ont désormais le droit de faucher les jachères, dont le Pas-de-Calais. Ce n'est toujours pas le cas pour le Nord et l'Aisne.
Le ministère de l'Agriculture a porté, ce mercredi 21 août, de 60 à 69 le nombre total de départements bénéficiant d'une dérogation pour valoriser les jachères, afin d'accroître le fourrage disponible pour les troupeaux en période de sécheresse.
"Cas de force majeure"
Cette procédure dite de "cas de force majeure", validée par l'Union européenne, avait été autorisée début juillet dans 24 départements, puis étendue à 60. Elle permet aux départements, dans lesquels un déficit important de pousse des prairies est constaté, de recourir à leurs jachères pour assurer l'alimentation des troupeaux.
Or, "la poursuite de la sécheresse au début du mois d'août a continué à dégrader les ressources fourragères disponibles pour les troupeaux dans plusieurs départements", indique le ministère dans un communiqué.
En conséquence, le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume "a décidé d'élargir à 9 nouveaux départements, la dérogation pour cas de force majeure" : la Corrèze, le Doubs, l'Eure, la Meuse, le Pas-de-Calais, les Yvelines, le Territoire de Belfort, l'Essonne et le Val d'Oise.
Les agriculteurs doivent déposer une demande pour en bénéficier
Pour bénéficier de cette dérogation, les agriculteurs des zones concernées devront en faire la demande auprès de leur Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM), précise le ministère.
Les dérogations peuvent bénéficier aux éleveurs, mais aussi aux autres agriculteurs dès lors que les fourrages fauchés sont cédés à un éleveur. Le président des Jeunes agriculteurs, Samuel Vandaele, s'était récemment ému de ne pas pouvoir faire jouer la solidarité entre territoires.
Par exemple, en fauchant des jachères dans les terres non concernées par la sécheresse, pour en faire bénéficier les éleveurs des départements voisins.
"Dans les départements classés sécheresse, les céréaliers peuvent donner leurs jachères aux éleveurs, personnellement (sur son exploitation, ndlr) j'ai 4 hectares que je pourrais donner mais si je n'ai pas l'autorisation, je risque une amende, de me voir supprimer mes aides PAC (Politique agricole commune)", avait-il déclaré.
Le Nord et l'Aisne toujours pas concernés
Le 8 août, Xavier Bertrand avait interpellé le ministre de l'agriculture dans une lettre afin de lui demander d'aider les agriculteurs du Nord, du Pas-de-Calais et de l'Aisne. Il souhaitait que les 3 départements reçoivent les mêmes aides pour la pénurie de fourrage que la Somme et l'Oise.
Didier Guillaume a vraisemblablement pris en compte l'appel de l'élu régional, mais seulement en partie, puisque le Nord et l'Aisne restent sur le banc de touche.