Aucune offre de reprise n'a finalement été déposée.
Le site de Maxam Tan, à Mazingarbe (Pas-de-Calais), a été placé en redressement judiciaire, ce lundi 26 octobre, à l'issue d'une audience au tribunal de commerce de Lille à laquelle le CSE, la direction du site – qui produit du nitrate d'ammonium – et le président du groupe espagnol étaient présents.
"Chacun est resté campé sur ses positions", commente Stéphane Hugueny, membre du CSE et délégué CFDT "D'après la direction, le site est pas rentable, mais pour nous, il n'est pas rentable à cause de leur stratégie". Le délibéré est tombé vers 11H15 : la cessation de paiement a été acceptée.
Prochaine audience le 25 novembre
Deux mandataires et deux administrateurs judiciaires ont été mandatés. D'ici le 25 novembre, date du prochain "point d'étape" au tribunal, il va falloir trouver un éventuel repreneur, mais Stéphane Hugueny a du mal à y croire. "Est-ce que vous achèteriez une voiture dont le moteur ne tourne pas ?" Le seul repreneur à s'être manifesté, britannique, aurait eu à dépenser cinq millions d'euros "rien que pour redémarrer le site", quasiment à l'arrêt depuis juin. Il n'a finalement pas déposé d'offre.Les 77 salariés de Maxam Tan Mazingarbe sont encore payés et continuent toutefois à travailler, puisque "l'usine n'est pas à l'arrêt à 100%" : il faut du personnel pour surveiller et garder en mouvement les cuves d'ammonium, qui "devient instable dans un récipient fermé". C'est ce même composé qui a provoqué la récente explosion à Beyrouth, tuant 204 personnes.