Le 12 mai 2023, Lindsay, une jeune fille de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), s'est donné la mort après avoir subi une longue vague de harcèlement scolaire. Un an plus tard, l'enquête continue pour comprendre les motivations de cet acharnement et expliquer le geste de cette enfant de 13 ans.
Un an plus tard, le drame de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) a toujours autant de résonance. Si les échos du suicide de Lindsay ont également atteint les sphères nationales, dans les Hauts-de-France ce terrible anniversaire provoque forcément l'émoi, alors que l'enquête lancée par le Parquet de Béthune suit toujours son cours.
Le 12 mai 2023, Lindsay était retrouvée chez elle, inanimée. La collégienne en classe de 4e, scolarisée au collège Bracke-Desrousseaux de Vendin-le-Vieil, avait 13 ans. À quelques jours près, elle aurait soufflé sa 14e bougie.
Très vite, la théorie d'un suicide est confirmée, vraisemblablement causé par une vague de harcèlement scolaire que Lindsay subissait depuis plusieurs mois. Les parents de la jeune fille, Betty et François, affirment que le harcèlement a débuté dès la rentrée de septembre 2022, à coups d'insultes au collège, puis par messages et sur les réseaux sociaux.
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Plusieurs signalements déjà déposés
Une situation pourtant connue des forces de l'ordre et du collège de la jeune fille. Les parents de Lindsay avaient déjà effectué plusieurs signalements, après avoir découvert une première lettre d’adieu quelques mois avant son passage à l'acte. "Si on avait été aidés, si on avait été soutenus, je suis sûre que ma fille serait parmi nous", affirmait sa mère lors d'une conférence de presse.
Le rectorat de Lille confirmait d'ailleurs le 2 juin, sur France 3 Nord-Pas-de-Calais, avoir "eu un signalement de harcèlement transmis par la famille à l'inspection d'académie, en février 2023." Valérie Cabuil, rectrice de l'académie de Lille expliquait alors que "ce fait avait été traité par le collège et avait conduit à l'expulsion d'une élève, avouant que cela "n’a pas suffi".
De son côté, l'établissement scolaire se défend. "On a déclenché le protocole" après le signalement du harcèlement, ripostait Jean-Roger Ribaud, directeur académique dans le Pas-de-Calais, quelques jours après la mort de Lindsay."Mais ça s'est avéré malheureusement insuffisant".
Les plaintes s'accumulent
De nombres lacunes finalement admises par l'Éducation nationale, que la famille de Lindsay n'a pas attendue pour réagir. Betty et François ont déposé trois plaintes : contre la direction du collège, l'académie de Lille et les policiers en charge de l'enquête pour "non-assistance à personne en péril".
Une quatrième plainte vise également le réseau social Facebook. D'autres ont par la suite été déposées contre Tik Tok et Instagram pour le harcèlement post-mortem que continue de subir l'enfant sur les réseaux sociaux.
Plusieurs vidéos ont vu le jour en début d'année, montrant le visage des harceleuses présumées de Lindsay et accompagnées de plusieurs mentions comme "Lindsay enfin morte" ou "T'as bien fait de te suicider".
Pour Me Debuisson, avocat de la famille, l'impunité des réseaux sociaux est intolérable dans ce dossier : "On continue de souiller la mémoire de Lindsay en toute impunité, il faut dire stop, que le gouvernement lance de grandes œuvres pour que l'on arrête de subir le diktat des réseaux sociaux."
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La mobilisation se poursuit
Dans le cadre de l'enquête ouverte par le Parquet de Béthune suite à la mort de Lindsay, quatre mineurs ont été mis en examen pour "harcèlement scolaire ayant conduit au suicide" le 25 mai 2023. Une personne majeure a également été mise en examen pour "menaces de mort". Toutes ont été placées sous contrôle judiciaire et l'enquête suit toujours son cours.
Parallèlement, Betty a créé une association de lutte contre le harcèlement appelée Les Ailes de Lindsay, qui organise de nombreuses marches blanches en mémoire de la collégienne et des actions de sensibilisation.
En ce mois si spécial pour les parents de Lindsay, plusieurs actions auront lieu pour rendre hommage à la jeune fille. Un moment de recueillement sera notamment organisé devant son collège le mercredi 15 mai 2024 à 15 heures.
Si vous êtes inquiet pour un proche ou si vous avez des idées suicidaires, vous pouvez appeler le 3114. Gratuit, ce service propose une écoute professionnelle et confidentielle, 24h/24 et 7j/7, par des infirmiers et psychologues spécifiquement formés.