Cyril Genot est l'un des grands favoris de l'Enduropale, sauf qu'il souffre d'une rupture des ligaments du genou. Amoindri, le pilote belge sera quand même au départ de la course au Touquet. Il nous a permis de suivre sa rééducation à Anvers, en Belgique, et se livre sur ses doutes et ses baisses de moral.
Marcher, c’est déjà une petite victoire, Cyril Genot a tout connu cette saison : la vitesse sur le sable, puis la prudence au moment d’avancer péniblement jusqu’à la table du kinésithérapeute.
Trois victoires sur les 5 courses du championnat avant sa chute et un corps meurtri… "La semaine passée, c'était catastrophique. Le problème, ce sont vraiment les douleurs quand je roule... Car je n'ai plus de ligament interne. Les deux ligaments intérieurs sont tous les deux déchirés donc j'ai énormément d'instabilité. Et quand je roule seul, ça peut encore aller, mais quand je roule au Touquet : tous les amateurs sont autant d'imprévus. On peut être le meilleur, au Touquet, on n'a jamais la course en mains", exprime Cyril Genot, tout en se faisant manipuler sur la table du kiné.
Pour faire mieux que sa 2e place l’an dernier à l'Enduropale du Touquet, pas le choix : Cyril Genot doit enchaîner les séances de rééducation.
À Anvers, dans le nord de la Belgique, dans une clinique du sport où les champions se refont une santé, le pilote belge travaille avec des exercices de flexion des jambes, sur mini-trampoline, sur des boules en équilibre instable, fait du vélo. "Tant que je ne fais pas des mouvements de rotation, ça va. Mais le problème, c'est qu'à moto, on fait cela énormément. Ce sont nos jambes qui dirigent en partie la moto surtout quand on veut éviter un amateur."
Opéré après l'Enduropale
Deux heures de travail, ici, à Anvers, avec la satisfaction du travail accompli… Car il y a encore quelques jours, Cyril Genot arrivait à peine à marcher. "J'essaie de ne pas me plaindre, car je sais que cela sera pire au Touquet".
À la maison, à Tongres, au nord de Liège, où il dîne avec sa compagne, Eva Robin, il se confie sur ses baisses de moral : "elle vit des hauts et des bas avec mon humeur. Aujourd'hui ça va, mais il y a trois jours, c'était dur". Elle, estime qu'il a progressé mentalement : "il a passé un cap, il est plus fort mentalement."
À 24 ans, Cyril Genot a déjà une brillante carrière derrière lui dans le motocross. Il s’est aujourd’hui pris de passion pour le sable et disputera cette année son 3e Enduropale. Un grand plongeon dans le monde de l’endurance. Nager, souffrir, s'entraîner, guérir ou soulager le genou, c’est le passage obligé pour tenir plus de trois heures sur une moto… Un dernier effort pour conclure la saison, qui sait, en beauté... "Ça sera déjà une victoire d'être sur la ligne de départ, mais je vais tout faire pour gagner, c'est sûr", promet le pilote professionnel.
Et une fois la ligne d’arrivée franchie, Cyril Genot pensera vraiment à sa santé… Le rendez-vous à l’hôpital est déjà pris : trois jours après le Touquet, il passera sur la table d’opération.
Avec Matthieu Rappez et Emmanuel Quinart / France Télévisions