Eli et Paul, deux entrepreneurs britanniques installés dans le Pas-de-Calais, n'ont pas la même façon d'appréhender le Brexit, mais ils ont les mêmes craintes.
À six semaines du Brexit, les Britanniques qui vivent sur le sol français ne savent toujours pas à quelle sauce ils vont être mangés.Eli Gifford, 36 ans, a pris les devants. Cet entrepreneur installé au Touquet (Pas-de-Calais) et dont les configures et condiments finissent sur les grandes tables anglaises, va devenir français.
"Si je reste anglais, j'aurais peut-être besoin d'un titre de séjour ou justifier de quelque chose pour avoir le droit d'exercer mon activité ici" estime-t-il encore "L'extrême ce serait de ne pas avoir le droit d'avoir la signature bancaire pour l'entreprise."
La crainte des règlementations
Le changement de nationalité, solution miracle ? Paul Stevenson n'est pas tout à fait de cet avis. Lui qui vit entre les deux pays depuis plus de 30 ans pense que cela ne règlerait pas le problème. La crainte de cet importateur de fromages anglais et français, c'est surtout de ne plus pouvoir travailler, notamment à cause des changements de règlementation à venir."En ce moment, on a un accord commun. Il y a une étiquette sous mes fromages estampillée 'Union européenne' et ses règles d’hygiène sont communes à tous les pays de l’Union européenne. Le 1er avril, tout cela ça disparaît."