Une quinquagénaire, militante "gilets jaunes" du Pas-de-Calais, sera jugée en juin pour "injure au président de la République" et encourt jusqu'à 12.000 euros d'amende, pour avoir qualifié Emmanuel Macron "d'ordure" sur sa page Facebook, a-t-on appris mercredi auprès du procureur.
Cette femme née en 1966 a été interpellée chez elle vendredi et placée en garde à vue, suite à une plainte déposée par la sous-préfecture, pour "outrage à personne dépositaire de l'autorité publique" et "injure au président de la République", a expliqué à l'AFP le procureur de Saint-Omer, Mehdi Benbouzid, confirmant une information de La Voix du Nord.
Dans cette plainte, le sous-préfet signalait deux publications, dont un message publié "sur la page personnelle" de la mise en cause le 21 mars, soit la veille de l'interview d'Emmanuel Macron au JT de 13H de TF1 et France 2 sur la réforme des retraites.
Elle écrivait : "L'ordure va vous parler demain à 13H00, pour les gens qui ne sont rien, c'est toujours à la télévision que l'on trouve les ordures", a détaillé le procureur.
Une photographie, "diffusée par une autre militante", la montrait aussi en train de "poser" devant une "inscription à la peinture jaune fluo sur la chaussée" d'un rond-point, qui insultait aussi le chef de l'Etat.
Après enquête, la qualification d'outrage renvoyant à cette inscription "n'a pas été retenue".
"On veut faire de moi un exemple"
Le parquet a poursuivi la quinquagénaire seulement sur la base de sa propre publication Facebook, pour injure "par parole, écrit, image ou moyen de communication par voie électronique", une infraction relevant du droit de la presse.
Cette infraction est "punie d'une amende délictuelle de 12.000 euros" mais "pas par de la prison", a précisé M. Benbouzid.
"On veut faire de moi un exemple", a déploré cette femme auprès du quotidien La Voix du Nord, évoquant de très nombreuses insultes proférées sur les réseaux sociaux à l'encontre d'Emmanuel Macron.
Selon le procureur "généralement, peu de plaintes" sont déposées pour ce type de faits, et en matière de presse les enquêtes ne sont ouvertes que "lorsqu'il y a une plainte préalable".
La femme sera jugée le 20 juin à 13H30 au tribunal judiciaire de Saint-Omer.