À Vendin-le-Vieil, "l'agression de trop" a réveillé la colère des surveillants "à bout"

Les gardiens de la prison de Vendin-le-Vieil bloquent depuis ce lundi matin l'accès à la prison. Plusieurs d'entre eux se confient sur leur profession.

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Les surveillants ne décolèrent pas, devant le centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil C'est ici, dans cette prison qui compte actuellement 100 détenus que le cerveau des attentats de Djerba de 2002, l'islamiste allemand Christian Ganczarski a agressé et légèrement blessé à l'arme blanche trois surveillants jeudi 11 janvier. Ici aussi que doit être hébergé Salah Abdeslam pendant la tenue de son procès à Bruxelles.

Des surveillants "porte-clés"


"On ne veut plus se lever la boule au ventre". Comme une centaine de ses collègues, cette gardienne de prison bloque lundi la prison de Vendin-le-Vieil pour dénoncer le "laxisme" de la direction et réclamer des "moyens" après ce qu'ils estiment être "l'agression de trop".


"Nous sommes devenus des porte-clés : on ouvre et on ferme les cellules" ajoute cette surveillante de prison depuis 24 ans. "Avant, on discutait avec les détenus, il y avait un échange et un respect et on se sentait un peu utile, maintenant ça n'existe plus".

"Le mot d'ordre de la direction est de ne pas faire de vagues" poursuit-elle, "si on est en contradiction avec un détenu, la direction n'est pas de notre côté".

 

Chaque jour, en ouvrant une porte, on se demande ce qu'il va nous arriver


En 15 ans, "l'autorité des gardiens est partie à vau-l'eau", confie son collègue David Lacroix, 35 ans. "Les profils des détenus ont complètement changé, avant, on avait des gens du grand banditisme, on arrivait à les gérer, maintenant on a parfois des radicalisés", dénonce-t-il, devant la prison de Vendin-le-Vieil qui abrite actuellement 100 détenus.

Chaque jour, "ce sont des insultes, des menaces, des intimidations, déjà on ne devrait pas le tolérer, mais là, on a failli assister à des meurtres, c'est l'agression de trop, nous sommes à bout, on veut des moyens humains et matériels", réclame David Lacroix. "Chaque jour, en ouvrant une porte, on se demande ce qu'il va nous arriver" confie un de ses collègues.

La direction en cause


Selon lui, cette agression n'aurait "jamais" dû avoir lieu: "On savait qu'il allait tout faire pour éviter son extradition". Ganczarski s'était vu en effet notifier une demande d'extradition vers les Etats-Unis.

Ce n'est pas policier ou pompier, mais nous sommes fiers de faire ce métier


Tôt lundi, le directeur de la prison est venu annoncer aux surveillants sa volonté d'être "déchargé de la gestion du centre pénitentiaire". Une démission confirmée par le ministère et "un aveu de son incapacité et de sa dangerosité", pour Grégory Strzempek, secrétaire local de l'Ufap-Unsa au sein de la prison.


Peu de gens deviennent "surveillant pénitentiaire par vocation, ce n'est pas policier ou pompier, mais nous sommes fiers de faire ce métier, on porte un uniforme, on sait qu'on a besoin de nous même si on travaille un peu dans l'ombre, mais plus dans ces conditions", conclut David Lacroix.

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