Le conseil régional des Hauts-de-France a entériné, ce mardi 20 juillet, un dispositif qui doit permettre aux 1000 premiers dossiers déposés de bénéficier d'un financement allant jusqu'à 90% du coût de la formation.
C’est une "expérimentation" qui vient remplacer le prêt à taux zéro que les Hauts-de-France accordaient, depuis 2018, à des jeunes désireux de passer leur permis de conduire. Ce mardi 20 juillet, le conseil régional a adopté une délibération qui acte la mise en place d’une nouvelle aide. Les bénéficiaires pourront se voir financer jusqu’à 90% "du coût présenté" dans le devis de l’auto-école, dans une limite de 1200 euros - 1350 euros pour les apprentis.
Nous l’avions annoncé, nous le faisons : la Région prend désormais en charge 90% du prix du permis de conduire pour les jeunes apprentis, demandeurs d’emploi ou engagés dans un cycle de formation ! #directHDF pic.twitter.com/7Nz4BVy0Tn
— Xavier Bertrand (@xavierbertrand) July 20, 2021
Evidemment, résider dans les Hauts-de-France est la première condition à remplir. Mais d’autres critères sont requis : avoir 18 à 30 ans ou être un "parent isolé", être inscrit à Pôle emploi, stagiaire en formation professionnelle, en contrat d’apprentissage ou "dans un parcours contractualisé d'accompagnement vers l'emploi et l’autonomie (PACEA) avec une mission locale, dont le projet nécessite l'obtention du permis". Enfin, les demandeurs doivent justifier d’un revenu fiscal inférieur à 28.200€ ou à 44 250 € "pour les personnes mariées, pacsées ou pour une personne rattachée au foyer fiscal de ses parents".
1000 bénéficiaires
En campagne pour sa réélection à la présidence de la région, Xavier Bertrand avait déjà évoqué l’évolution du dispositif existant. Le candidat qualifiait alors le permis de conduire d’"impôt qui ne dit pas son nom". La délibération entend ainsi "favoriser davantage la mobilité des jeunes et maximiser les chances de trouver un emploi", dans un territoire où 28,7% des ménages de moins de 30 ans vivent sous le seuil de pauvreté, selon l’Insee.
Lors des discussions en séance plénière, plusieurs critiques ont été soulevées par les oppositions. Parmi elles, le faible nombre de personnes concernées - seuls les 1000 premiers dossiers complétés et déposés sur le site alloué pourront toucher cette aide -, et la nécessité de promouvoir les transports en commun comme une alternative. Des réserves qui n’ont pas empêché son adoption à 146 voix pour, 22 abstenues.
"Parce que beaucoup de jeunes résident soit en zone rurale et/ou travaillent en horaires décalés (et ne peuvent de ce fait accéder au réseau de transport en commun), le recours à un véhicule autonome reste le principal moyen de transport pour se rendre sur un lieu de formation, d’apprentissage ou pour accéder à un emploi", fait valoir le texte voté. Le budget alloué s’élève à 1,2 millions d’euros, à répartir d’ici 2022. À cette échéance ou après attribution à 1000 bénéficiaires, "une analyse sera réalisée" et le dispositif pourrait être amené à "évoluer".