Le déconfinement début ce lundi en Belgique. Reportage.
Déconfinement, 1ère phase, c'est parti ! En Belgique, ce lundi marque le début de la fin du confinement lié à la crise du coronavirus Covid-19. Circulation fluide, transports en commun très peu fréquentés, ambiance morose : nos voisins redémarrent à petite vitesse leur activité. Une journée marquée notamment par l'obligation de porter un masque dans les trains, métros et bus.
A Bruxelles, certaines stations de métro habituellement noires de monde à l'heure de pointe sont quasiment désertes. Dans les bus, la montée se fait par l'arrière et le chauffeur, masqué, est isolé des voyageurs avec la condamnation du premier rang, isolé par une chaîne et un sens interdit. Dans le quartier de la capitale où siègent les institutions européennes, les rues sont presque vides.
Un informaticien employé des services de la diplomatie de l'Union européenne, croisé à la station de métro Schuman, semble l'exception à la règle encore en vigueur du télétravail. "Ils m'ont demandé de revenir travailler. Pourtant, je ne suis pas en première ligne comme les soignants. J'aurais préféré rester encore confiné", confie cet homme sous couvert de l'anonymat.
Malgré un temps gris et une pluie fine, Jean-Baptiste Bernard, architecte, est en revanche très heureux de se rendre à son premier rendez-vous professionnel sur un chantier depuis le début du confinement, le 18 mars. "Je suis content de pouvoir sortir de chez moi, de changer de quartier. J'avais
un grand sentiment de lassitude", dit-il. "Et, en ce qui concerne le télétravail, plus intense que le travail normal, je suis prêt pour la 2e vague. Je connais maintenant", plaisante-t-il, le nez et la bouche cachés par une écharpe faute d'avoir pu trouver un masque.
Enfants seuls à la maison
Même sortie de métro, une femme de ménage de nationalité turque se dépêche d'aller rejoindre son lieu de son travail, inquiète pour ses enfants restés à la maison puisque l'école n'a pas encore repris. "On est obligés de retravailler, les enfants sont seuls à la maison, pour manger", regrette-t-elle.
En Belgique, pays de 11,5 millions d'habitants où le coronavirus a causé la mort de plus de 7.900 personnes, soit la plus haute mortalité par million
d'habitants, les mesures de confinement doivent être assouplies très graduellement. La première phase entamée lundi prévoit que les entreprises n'accueillant pas de public puissent de nouveau faire travailler leurs employés, à condition de pouvoir respecter une distance d'1,50 m entre chacun.
Masque obligatoire
"Si le télétravail à domicile n'est pas appliqué, les entreprises prennent les mesures nécessaires pour garantir le respect maximal des règles de distanciation sociale", stipule l'arrêté ministériel du 30 avril encadrant cette phase "1A" du déconfinement. Cette reprise d'activité implique une montée en puissance de l'offre de trains et de transports urbains, où le port d'un masque -ou protection buccale- est désormais obligatoire à partir de 12 ans.
Une contrainte à laquelle les Belges semblent s'adapter lundi matin. Rares sont les personnes sans masque même sur les quais de métro ou aux arrêts de bus et tram. "J'ai l'impression d'étouffer, c'est hyper désagréable, mais je me conforme", explique Annabel Champetier, avocate, avec son masque bleu à pois blancs fait maison.
Lundi démarre aussi une phase test de "traçage" des personnes malades du Covid-19 qui peuvent désormais, en cas de symptômes, se faire dépister par des médecins de ville et non plus uniquement dans les hôpitaux. Des centres d'appel organisés au niveau de chacune des trois régions (Flandre,
Wallonie, Bruxelles) se chargeront de contacter par téléphone les Belges ayant été en contact avec ces malades. Si la propagation du virus est contenue, les commerces rouvriront le 11 mai.