Un homme a porté plainte pour diffamation après l'audition le 15 janvier de son fils de neuf ans par la gendarmerie de Villers-Cotterêts (Aisne) parce qu'il aurait crié "Allah akbar, vive le coran", pendant une minute de silence en hommage à Charlie Hebdo.
Le 15 janvier dernier la gendarmerie de Villers-Cotterêts a convoqué un père de famille et son fils âgé de 9 ans, pour être entendus. Le garçon est auditionné pour apologie du terrorisme le 8 janvier, pendant la minute de silence en hommage à Charlie Hebdo,
Inquiet et en colère le père de famille raconte dans une lettre qu’il nous a adressé qu’il a demandé à son fils s’il n’avait pas respecté la minute de silence. « il m’a indiqué que rien ne s’était passé de particulier (…) Qu’il avait eu un bon comportement qu’il ne comprenait pas la raison de cette convocation (…) Nous nous sommes présentés le 15 janvier et nous avons appris qu’on lui reprochait d’avoir perturbé la minute de silence en criant « Allah Wakbar, vive le coran ».
Selon le père de famille, l’audition aurait duré une heure. L’enfant aurait été interrogé sur sa scolarité et sa vie en dehors de l’école. Le père serait revenu plus tard pour être entendu par les gendarmes à son tour, je cite « lors de mon audition j’ai indiqué avoir confiance en mon fils et je me suis senti obligé de justifier le pourquoi et le comment de notre croyance. Blessé, outré et choqué par cette convention, j’ai demandé à ce que toute la vérité soit faite sur cette affaire et sur les dysfonctionnement qui ont pu conduire à l’audition d’un enfant de 9 ans pendant ses cours en gendarmerie. »
Des faits totalement infondés :
Après enquête, le procureur de Soissons, Jean-Baptiste Bladier, a affirmé à l’AFP que les faits reprochés à l’enfant de 9 ans « sont sur le plan de la matérialité (…) totalement infondés. On est dans une cantine municipale qui accueille plusieurs écoles, pendant la minute de silence il n'y a aucun témoin qui entend ce garçon de neuf ans venir dire « Allah akbar, vive le coran", a raconté le procureur. "C'est un autre enfant qui vient (le) dire après coup à sa mère qui est l'une des employées de la cantine, qui le dit à la personne qui encadre la cantine, un signalement est rédigé, (...) on prévient la brigade de gendarmerie", a poursuivi M. Bladier.
Le père a porté plainte :
Le 23 janvier, le père de l’enfant a déposé plainte pour dénonciation calomnieuse et diffamation. « Je me demande comment justice va pouvoir être rendue à mon fils et à notre famille » déclare le père dans sa lettre. Quant au procureur de Soissons, il souhaite que les conclusions de l’enquête servent pour l’avenir à « éviter de s’emballer inutilement » .