Dans l'Aisne, l'usine NLMK doit fermer officiellement à la fin de la semaine à Beautor. Un drame pour les 210 salariés mais aussi pour toute une commune. Jusqu'ici ses finances est étaient aisées grâce aux susbsides qu'elle recevait de l'entreprise, elle va désormais entrer dans une autre époque.
À Beautor, l'usine NLMK dominait la commune mais aussi son budget. Avec 2700 habitants, la ville avait une piscine municipale, 7 hectares d'espaces de loisirs, un bus pour déplacer les enfants, 300 logements communaux. Des équipements dignes d'une ville bien plus grande en réalité.
Un reportage de Rémi Vivenot, Eric Henry et Sébastien Le Fur ; avec Nadine Joré, maire de Beautor ; Guy Leblond, adjoint au maire chargé des finances ;
La ville doit déjà se serrer la ceinture
Aujourd'hui, l'heure est venue pour les élus de faire les comptes. Avec la fermeture de l'usine, ce sont près de 500.000 euros de rentrées annuelles qui vont bientôt manquer sur un budget municipal de 3,6 millions.
A la cantine communale, le standing des repas a déjà dû être été réduit. Les départs du personnel municipal ne seront pas remplacés. Les subventions aux associations ont été rabotées, la fête du jumelage se fera a minima. Et ce pourrait n'être qu'un début...
Les élus de Beautor doivent rencontrer le Préfet mercredi pour évoquer l'éventuelle requalification du site NLMK. Ils évoqueront sans doute leurs inquiétudes financières.
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La petite cité ouvrière subit les conséquences de la désindustrailisation depuis le milieu des années 80. En 1968, l'usine NLMK comptait 1600 salariés. L'entreprise fondée en 1912 était l'un des fleurons du secteur. Beautor, ville de 3000 habitants, qui compte déjà près de 22% de chômeurs, est très fortement affectée par la crise économique et sociale. La fermeture de l'usine NLKM est un choc supplémentaire pour un territoire qui cumule toutes les difficultés.
Dans les années 60, près de 1500 ouvriers travaillent dans les 3 hauts fourneaux et fabriquent de la tôle pour l'automobile. C'est le plein emploi. Pour loger ses salariés, la direction de l'entreprise fait construire des cités ouvrières et la commune de Beautor s'agrandit de chaque côté du canal.