La direction de l'usine NLMK de Beautor, dans l'Aisne, comparaît le 20 septembre devant le tribunal administratif d'Amiens. 155 salariés de l'usine, sur les 209, contestent le plan de sauvegarde de l'emploi lancé en janvier dernier. L'entreprise fermera définitivement le 30 septembre.
Les ex-salariés de NLMK, réunis via l'association Laminés de Beautor, attaquent en justice les dirigeants de la société L’association les accompagne dans leur démarche en justice, à savoir la contestation des conditions de licenciements.
Le plan social, signé par le préfet de région, la Direccte et les organisation syndicales de l'entreprise (CGT, CFDT et CGC), est selon eux à bien des égards contestable. S'il a permis à 40 des 209 licenciés de retrouver un emploi et 40 autres d'entamer une nouvelle formation, cela n'est pas suffisant pour les "laminés".
Ils sont défendus par Maitre Brun, avocat spécialisé en droit social. Il engagera par ailleurs une procédure devant le conseil des prud'hommes de Laon en octobre afin d'obtenir des indemnités.
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La société NLMK Coating (siège à Beautor) est spécialisée dans le travail de l'acier laminé à froid et qui fournit notamment le secteur automobile. Malgré un an de recherche dans le cadre de la loi Florange, la direction n'avait trouvé aucun repreneur pour le site de Beautor. Les propriétaires belgo-russes de NLMK avaient évoqué leur intention de vendre dès le printemps 2015.
La petite cité ouvrière subit les conséquences de la désindustrailisation depuis le milieu des années 80. En 1968, l'usine NLMK comptait 1600 salariés. L'entreprise fondée en 1912 était l'un des fleurons du secteur. Beautor, ville de 3000 habitants, qui compte déjà près de 22% de chômeurs, est très fortement affectée par la crise économique et sociale. La fermeture de l'usine NLKM est un choc supplémentaire pour un territoire qui cumule toutes les difficultés.