Tout est factice à Jeoffrécourt dans l'Aisne. Dans l'ancienne base militaire de Sissonne. L'armée a conçu une véritable ville sans habitant. C'est le thème de l'ouvrage du photographe Guillaume Greff, "Dead Cities".
Connaissez-vous Jeoffrécourt ? Probablement pas, car cette petite ville de l'Aisne conçue pour accueillir 5 000 habitants est en fait une coquille vide où personne ne réside.
Cette ville sans habitants est le sujet de l'ouvrage "Dead Cities" (Kaiserin editions), du photographe Guillaume Greff.
Jeoffrécourt est une ville factice, créée de toutes pièces par l'armée française afin d'entraîner ses troupes à la guérilla urbaine, le mode de combat le plus usité du XXIe siècle.
C'est cette ville, partie intégrante du Cenzub, le Centre d'entraînement aux actions en zone urbaine de l'armée de terre française, dont la construction a débuté en 2004, que le photographe Guillaume Greff a choisi pour sujet. Ses photographies, réunies dans l'ouvrage "Dead Cities" (Kaiserin editions), nous dévoilent cette maquette grandeur nature dans laquelle sont reproduits les conflits les plus récents.
Jeoffrécourt condense tous les scénarios des conflits récents, du Kosovo à l'Afghanistan, mixant pavillons périurbains et immeubles abandonnés. On y standardise les combats et les situations de guerre. Dans cette ville fantôme, les militaires en formation peuvent s'emparer d'une ville, d'une église ou se planquer dans un cimetière.
Trottoirs, éclairage public et volets qui claquent, tout y est reproduit à l'échelle 1/1. Depuis 2009, plus de 10 000 soldats se sont formés à Jeoffrécourt.
"Dead Cities" de Guillaume Greff (Kaiserin editions), deux tomes (76 et 44 pages). Tiré à 500 exemplaires et disponibles dans les bonnes librairies ou sur le site de l'éditeur à 32 euros.
Jeoffrécourt est en fait l'un des 2 villages fictifs qui composent, entre autre, le Cenzub, le Centre d'entraînement aux actions en Zone Urbaine de l'armée de Terre Française installé depuis 2006 dans le camp de Sissonne dans l'Aisne.
Le village de Jeoffrecourt représente une ville de 5000 habitants, avec des bâtiments hauts, des zones commerciales… Il permet d'engager simultanément des moyens humains, de cavalerie, d'artillerie, de génie et même des moyens aériens. Il a un objectif principal d'entraînement et de restitution. Il a repris le nom d'un ensemble de fermes qui se trouvait à cet endroit et fut détruit lors de la construction du camp en 19001
Le 2ème village, Beausejour, est constitué de 63 maisons, toutes différentes, de nombreux obstacles (barrières, barricades, gravats), de différents types de rues (larges, étroites, en S ou dégagées). Il a un objectif principal d'instruction. Il se compose de différents modules : le village en lui-même,
une zone de bidonville dans laquelle il est impossible d'entrer avec des véhicules, un camping formé de caravanes, une rue créée de toutes pièces et
un hameau dit défensif.