Amadou Koumé, un Saint-Quentinois de 33 ans, était parti chercher du travail à Paris au mois de janvier. Il est mort début mars dans un commissariat parisien, après une interpellation musclée. Sa famille a déposé plainte contre X et l'IGPN a été saisie.
Amadou Koumé était un père de famille de 33 ans, Saint-Quentinois (Aisne), d'origine sénégalaise. Il est décédé dans la nuit du 5 au 6 mars, dans le commissariat du 10e arrondissement de Paris. Sa soeur explique qu'il s'était installé à Paris en janvier, pour trouver du travail en tant qu'intérimaire.
Les circonstances du drame sont encore floues. Une source policière indique qu'Amadou Koumé était "assez agité" et "sous l'emprise de l'alcool" au moment de l'arrestation. Il se serait rebellé et, pour le menotter, la police aurait appliquer une technique de strangulation.
"A l'arrivée au commissariat à 0 h 25, ils se sont rendu compte qu'il était amorphe, détaille une source judiciaire, citée par Le Parisien. Le Samu a tenté de le ranimer, en vain."
Une plaie au visage
La préfecture de Paris ne s'exprime pas, car l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie. Elle doit instruire à charge et à décharge. Selon Le Parisien, l'affaire a été requalifiée en homicide involontaire.
"On ne sait pas comment il est mort", s'indigne la grande sœur d'Amadou Koumé, jointe par Francetv info. Nos confrères ajoutent : "Lorsqu'ils se sont rendus à l'Institut médico-légal, plusieurs membres de la famille du jeune homme se sont aperçus qu'il présentait une plaie au visage. Les parents d'Amadou ont été reçus trois jours après le drame dans les locaux de l'IGPN. Ils ont chargé leur avocat de déposer une plainte contre X pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner et abstention de porter assistance à une personne en péril."
Naissance d'une polémique
Selon Le Parisien, la mort d'Amadou Koumé a été officiellement constatée à 2h30, le 6 mars, soit deux heures après l'arrivée du jeune homme dans l'enceinte policière. Les faits n'ont été dévoilés au public qu'un mois et demi après. De quoi nourrir la défiance envers la police et les soupçons de discrimination, qui s'expriment sur les réseaux sociaux, avec plus ou (plutôt) moins de prudence.
La police assassine: Amadou Koume, mort au commissariat du Xe http://t.co/adOc9TQBp1
— Mona Chollet (@monachollet) 20 Avril 2015
Qd la police est plus a craindre que les voyous! #AmadouKoume #RemiFraisse et les autres
Police partout justice nulle part
RIP Amadou Koumé
— Féminin - Masculin (@VelumaT) 20 Avril 2015
Urgence notre police assassine!!!
#AmadouKoumé #LaPoliceAssassine pic.twitter.com/MQtPOM3Ovz
— Jey O-h (@Jey_Oooh) 20 Avril 2015
Et aux élu.e.s qui se sont dits SCAN-DA-LI-SÉS par la mort de Noir.e.s aux USA : la famille d'Amadou Koumé vous attend.
#IciAussiLaPoliceTue
— Sihame Assbague (@s_assbague) 20 Avril 2015
La révélation de cette affaire intervient alors qu'un homme noir a succombé, dimanche, à une arrestation à Baltimore aux Etats-Unis. Freddie Gray, 25 ans, est mort des suites d'une fracture des vertèbres cervicales après avoir été arrêté le 12 avril et inculpé pour possession d'un couteau. Plusieurs policiers de Baltimore ont été suspendus.